Partie 2
ACCUMULER LES HEURES DE SELLE
Autres aspects de la prépa aux 24h Vélo du Mans |
Ce dimanche 8 juillet, nous avions l'Etape du Tour Mondovélo Acte I Albertville - La Toussuire à notre programme Ecocyclo. N'étant absolument pas préparée à avaler un dénivelé positif aussi conséquent (4730 m pour 152 km) après notre forfait ardéchois - aucune sortie au-delà des 2500 m de dénivelé depuis le début d'année, aucun col de haute montagne - je savais que pour moi ce serait difficile, long.
Alors autant coupler avec un lendemain à fort kilométrage sur le vélo, histoire que ces deux jours consécutifs constituent un bon entraînement pour les 24 h. Et inaugurent mes congés.
Cela me permettrait de travailler mon endurance physique et mentale à travers de nombreux aspects comme l' élévation de mon seuil de tolérance aux bobos en tous genres, la charge kilométrique, l' accumulation des heures de selle et du temps passé dans les zones cardiaques/puissance spécifiques à la longue distance, l' accumulation des difficultés (météo, terrain, dénivelé, déplacements, logistique), la sollicitation de l'organisme en carence de sommeil, le roulage à des heures nocturnes et indues. Et de peaufiner l'alimentation, la boisson, et quelques techniques sophrologiques de base.
Aujourd'hui, mardi 10 juillet, c' est chose faite, ouf ! A moi, ma première belle grasse matinée des vacances ! Un seul aspect de la préparation programmée n'a pas été validé puisque rentrés à 2 h 00 du matin seulement d'Albertville, j'étais beaucoup trop épuisée pour me lancer sur les routes de nuit - j'ai donc dormi 4 petites heures, et à 6 h45 heures lundi matin, hier, c'était parti pour un 200 km solo. Pas de roulage de nuit - il me faudra donc prévoir une séance nocturne très bientôt.
Sur ces 2 jours de vélo, fort heureusement, la météo fut clémente, bien que pluvieuse dimanche matin en Maurienne, puis très chaude dans la journée.
L'Etape du Tour Mondovélo Acte I : Albertville - La Toussuire
(152 km, 4730 m dénivelé positif)
Le samedi soir : vue du camping de Queige où nous avons retrouvé Thierry
Un bon petit morceau ! Que je n'avais même pas pris soin d'étudier, croyant qu'elle serait de l'accabit de celle de 2011, Modane-Alpe d'huez. Que nenni !
Heureusement mon entraînement depuis le début de saison, malgré qu'il ait été fort décousu en juin, m'a permis de boucler ce périple, même si ce fut dans un temps plus que moyen (10 h 07), et en multipliant les arrêts - 1 h 05 au total ! - pour cause de déshabillages, habillages, ravitaillements, refroidissement du moteur notamment dans la montée sur La Toussuire. Le temps passé à pédaler : 9 h 02, ce qui représente une vitesse moyenne de 16.8 km/h. Il aurait fallu que je réussisse à réduire les temps d'arrêt, mais je dois avouer que je n'ai pas fait beaucoup d'efforts en ce sens !
J'ai monté le col de La Madeleine (24.5 km, pente 6.3 % ) puis le Glandon (21.3 km, pente 6.9 %) sur un bon tempo pour moi mais sans efforts ressentis comme excessifs, bien que le passage des 1800 m d'altitude m'ait encore occasionné quelques soucis - je ne suis vraiment pas une montagnarde !
En tous les cas, j'ai pris du plaisir à ces deux ascencions, d'autant que je ne connaissais pas le col de La Madeleine et que j'avais grimpé le Glandon une seule fois, mais en deux temps, pour l' Arvan Villards l'année dernière. Pour les deux restantes, le Mollard (5.7 km, petne 6.8 %) et la montée vers La Toussuire (19 km, pente 6.1 % ), elles se sont apparentées à une épreuve.
Vue du centre d'Albertville
Quant aux descentes, j'ai eu du mal à trouver mes marques dans la première jusqu'à St François- Longchamp, puis le revêtement pourri des longues descentes de la Croix de Fer et du Mollard, ainsi que les énormes gendarmes couchés des stations de St Sorlin et St Jean d'Arves, m' ont fracassé trapèzes, épaules et bras. Plaisir de la vitesse éparpillé par les cahots et soubresauts. Dommage.
Bien sûr, cette cyclosportive organisée par ASO-Challenge reste exceptionnelle ! Les paysages sont splendides, grandioses, on aimerait pouvoir rester au milieu de ces sommets des jours entiers. Et ces routes privatisées, sécurisées, comme sur aucune autre épreuve, comment s'en lasser ? Mais il me semble que cette année, l'ambiance fut moins à la convivialité - probablement parce que l'effort fut plus intense, plus long, et que pour la plupart nous avons été contraints au silence dans les montées effectuées à bout de souffle, ou dans les descentes, fort dangereuses. Et comme les bouts de plat ont brillé par leur absence après les 14 km initiaux, difficile d'entamer une conversation à bâtons rompus ! Je garderai donc le souvenir d'un bel effort solitaire au milieu de centaines d'autres cyclosportifs passionnés, comme Martine Faure - Kehren vue à deux reprises dans les cols, ou cette jeune femme au maillot 'Pour un bout de vie.org', les seules avec qui j'ai échangé quelques mots. Et des encouragements des nombreux spectateurs/spectatrices sur le bord des routes !
Entre Albertville et Queige, en remontant à vélo
Remarques annexes sur cette édition 2012 de l'EDT Acte I :
- cette année il y avait moins de féminines que l'année dernière (93 au lieu de 188 en catégorie G), c'est dommage. Probablement que certaines ont été découragées par la difficulté, ou l'annonce de la pluie matinale
- nous étions 5688 partants et seulement 4422 arrivants, ce qui représente un écart important ; nombreux également sont ceux qui avaient décidé de ne pas prendre le départ, en raison de la pluie - le syndrome Issoire / St Flour a certainement joué à plein dans leur prise de décision
- au bilan côté classement, pour moi : 46° sur 93 dans la caté G, pile au milieu du tableau ; ce qui me satisfait compte-tenu de mes talents très limités en cols ou montées de toutes sortes. Et puis je me dis que la caté G rassemble les féminines âgées de 30 ans et plus, alors avec mes 56 ans bientôt c'est pas si mal que cela ! Faut bien se faire une raison !
Et nous voici sous nos couleurs Ecocyclo, avec les copains !
Mon fichier de données sur Training Peaks
La page classement : dossard 421 pour André, 422 pour moi.
Le lendemain : 200 km solo, 8h00
J'avais prévu de rouler environ 80 % de 24 h sur les deux jours. Règle que j'avais appliquée pour la préparation au kilomètrage du Raid Provence Extrême 2008, effectué en randonneur sans assistance. Ayant roulé environ 10h30 le dimanche, entre l'Etape, l'échauffement, et la re-descente sur Saint Jean de Maurienne, il me suffisait de passer quelques 8 h 00 sur le vélo ce lundi.
Le village de Culêtre, dans les environs d'Arnay-le-duc
Levée à 6 h 00, après 4 petites heures de sommeil, je fis mes premiers tours de roue à 6 h 45. Conditions météo parfaites pour ce genre d'escapade. Direction la vallée de l'Ouche puis Arnay-le-Duc où je pris mon petit-déjeuner en terrasse, après 2 h 45 effectuées en endurance plutôt basse car impossible de monter les pulses, signe indubitable de fatigue. Puis retour à travers la belle campagne des environs d'Arnay, la vallée de l'Ouche et la piste cyclable au bord du canal de Bourgogne, avec un certain retour de sensations dans les jambes - pour un nouvel arrêt ravito d'une trentaine de minutes, à la maison, après 2 h 45 de roulage. Une fois quelques fruits et galettes à la farine de chataîgne avalés, ainsi qu'un coca et un bon café, je me suis accordée 10 mn d'étirements et relaxation.
Et hop, c'était reparti pour une boucle finale de 2 h 30, sur mon itinéraire favori : Gevrey - Chambertin, Urcy, Montculot, et retour par la piste cyclable où j'eus le plaisir de rouler avec un ancien collègue du club de Saulon-la-Chapelle. Ce fut la seule vraie conversation tenue sur le vélo pendant ces deux journées du dimanche et lundi !
Les vignes de Gevrey-Chambertin
Heureusement, la magnificence des paysages de Côte d'or m'a permis de ne pas jeter l'éponge avant d' avoir bouclé mon programme du jour et, par moments, de ne plus ressentir les douleurs liées aux courbatures qui semblaient m'avoir envahie des pieds à la tête et ne m'ont pas lâchée tout au long des 200 km !
Montculot, la demeure où Lamartine passa quelques moments heureux
Et je suis rentrée à temps pour pouvoir suivre les exploits de Froome et Wiggins au contre-la-montre d' Arc-et-Senans, contente de pouvoir enfin m'affaler dans le canapé et de voir les pros souffrir sur le vélo ! Parcequ'il était manifeste que les 'big ones' à la bagarre les uns avec les autres se sont arrachés dans la côte au 16° kilomètre, là où se trouvaient André et Alex venus en spectateurs, les veinards !!
[Texte : Patricia - Photos Ecocyclo : Laurent Lespagnol - Autres photos : Patricia]