PARTIE 3
PRENDRE LE TEMPS DE RECUPERER
Autres aspects de la prépa aux 24h Vélo du Mans |
Collonges les Bevy : cassissiers
Je n'apprendrai rien à qui que ce soit en disant que la récupération est une composante aussi essentielle de l'entraînement aux sports d'endurance que les séances de fractionnés. Tout le monde le sait, impossible de l'ignorer. Mais ce n'est pas pour autant que nous mettons tous ce précepte de base en pratique. Il est si difficile de ne pas aller rouler de longues heures afin de retrouver un équilibre, de ne pas être à fond dans les roues des copains, de ne pas accumuler les séances après un temps d'arrêt forcé pour maladie ou chute.
C' est là l'un des aspects très bénéfiques du coaching par internet. Les plans d'entraînement intègrent tous ce passage obligé. Bien sûr, le coach réagit en fonction du feedback donné par le sportif, une bonne connaissance de soi demeurant incontournable.
Sur ce point, j'ai beaucoup progressé depuis mes débuts hésitants sur un VTC il y a 16 ans ! Y'aura jamais mieux que l'expérience (c'est-à-dire le long fil tissé par les échecs, dont certains sont cuisants au sens premier du mot !, et les réussites) pour progresser dans la connaissance de son 'soi sportif' !
Ce qui m'a permis de toujours communiquer avec justesse, à Nicole, mon ressenti pendant les séances d'entraînement, mais aussi après. Bien sûr, il y a les chiffres : fréquence cardiaque, puissance, fréquence de pédalage, tous des indicateurs fort utiles. Mais ils ne sont pas suffisants. Il m'a suffi d'évaluer régulièrement mon propre ressenti des efforts consentis sur une échelle de 1 à 10 (RPE : rate of perceived exertion) pour me rendre compte que certaines séances qui me paraissaitent faciles avaient été effectuées dans des zones cardiaque/puissance hautes - et que l'inverse s'était également produit à plusieurs reprises.
Bien sûr, à chaque fois, ce dernier cas de figure - évaluation du ressenti à l'effort entre 8 et 9 sur 10 alors que la moyenne cardiaque ou puissance ne décollaient pas des zones de confort - m'indiquait clairement que l'heure était à la récupération. Il existe d'autres chiffres 'objectifs' qu'il est intéressant de mettre en rapport avec ceux du ressenti et que certaines plateformes d'entraînement comme Training Peaks ou Strava fournissent : ceux de l'Intensity Factor (IF ; coefficient d'intensité de l'effort) et du Training Stress Score (TSS ou Suffer Score sur Strava calculé sur la base du temps passé dans les zones hautes).
Sans surprise, le cas de figure synonyme de méforme s'est à nouveau produit suite à mes deux journées aux 'longues heures de selle', les 8 et 9 juillet, après lesquelles il m'a fallu patienter 10 jours pour retrouver un semblant de forme !
Vers Arcenant, Haute Côte de Nuits St Georges
Pas rien à digérer l'Etape du Tour sans une vraie prépa à la haute montagne. D'où un vaste interne, cuisse gauche, plutôt mal en point pendant plusieurs jours. Sans parler de l'impossibilité ressentie à monter dans les tours, à me faire mal. Les sorties de récupération active ont donc été de mise, avec quelques épisodiques inquiétudes 'en mon for intérieur' quant à l'évolution de la douleur et l'avancement dans la suite de mon programme de préparation. Mais tout est rentré dans l'ordre, grâce à ces dix jours allégés (deux journées en récup passive + sorties quotidiennes mais ne dépassant pas 2h30, zones endurance basse avec quelques courts moments en zone tempo) et le ré-agencement de mon programme par Nicole. Et aussi grâce à ses propos rassurants.
Bien sûr, massages du muscle endolori, douches chaudes, et exercices d'étirements doux, m' ont également aidée à récupérer. De même que le parti pris de ne prendre aucun anti-douleur, ne serait-ce que des granules d'arnica, afin que mon ressenti de la douleur ou tension dans le vaste interne soit le plus juste possible.
La Saône au pont de Beauregard
Au final, ces sorties effectuées à un rythme tranquille, seule ou en compagnie d'André, furent des vacances pendant lesquelles j'ai retrouvé le pur plaisir de paysages cotoyés quotidiennement, dans le Beaujolais, en bord de Saône, ou en Côte d'or - une façon de dépoussiérer la routine.
Et quel bien fou que de retrouver des sensations dans les jambes, et sur le vélo, lors de cette première sortie jeudi dernier avec quelques gars Ufolep de Villefranche (Jacques et son jumeau Claude, Jean Pierre et Roger) sur les routes du Beaujolais. Ah cela valait le coup de patienter un peu !!
D'autant que ces 10 jours de 'ressourcement' m'ont amenée à renouer sans encombre avec le plaisir des longues journées solo à vélo, ce dimanche 22 juillet : 9h30 de selle, presque 240 km, en deux temps (matin et après-midi), pour retrouver André et Alex, Corinne, Alain et Fabienne à Arbois, pour un excellent déjeuner à La Finette à Arbois (Jura). Certes, la digestion du côti du Haut Doubs ne fut pas des plus faciles, une fois sur le vélo, mais la préparation à des épreuves longue distance ne suppose-t-elle pas de soumettre son organisme à toutes formes de stress ?!!
Au retour, pause à l' église de Saint Jean de Losne
[Texte et photos : Patricia]