La camaraderie entre les riders : au fil des jours, le tissage des liens entre Clément, Jacques, Jan, Yves, Kenny, Steve, Daniel, sans que les mots soient vraiment nécessaires
L’authenticité chaleureuse et la passion qui animent Berten et Stefan
La rencontre et les échanges avec Anne De Smet, Paula, Javier, Steve, Alan et Jean François avant le départ ou lors de la première étape
La variété des terrains et de la nature de la piste à suivre sur 1200 km : de nombreuses fois, je me suis interrogée sur comment Stefan avait bien pu ficeler une affaire pareille aussi parfaitement. Incroyable !
La diversité des paysages, des architectures, des lieux de culte, des langues, des traditions culinaires et des coutumes
La forêt partout, sous toutes ses formes, comme un vaste continent qui ne connait aucune frontière et nous accueille, nous enveloppe, nous protège, nous nourrit de son énergie fabuleuse et inépuisable, et nous permet de nous ressourcer à tout moment
Les cours d’eau comme fil bleu ou gris de cette déambulation sylvestre et agreste : la Meuse, la Semois, la Sûre, et toutes ces rivières ou ruisseaux au fond des bois, murmures, ruissellements, grondements, qui nous ont portés en avant, toujours plus en avant
La rareté de l’asphalte et l’abondance de la terre, de la pierre, des cailloux ou gravillons, de l’humus, des feuillages en décomposition, des racines allongées ou noueuses, protubérantes ou à fleur de sol. Et tellement de sable !
La richesse des senteurs, si différentes entre la nuit et le jour, entre la pluie et le soleil.
La profusion des couleurs, et de la lumière aussi : jamais la même, toujours une autre, toujours joueuse et instable, jamais prévisible. Et l'éclat de la pleine lune qui dès le troisième jour, cercle parfait incrusté dans le manteau noir de la nuit, a si souvent convoqué mon regard
La joie extatique à percevoir les chants et vols d’oiseaux, les craquements ou piétinements dans les fourrés, les formes élancées et fines des biches ou chevreuils bondissants, toute cette vie animale si dense qui anime les bois nuit et jour
La rareté des possibilités d’approvisionnement et la nécessité libératrice de savoir nous contenter d’eau, de sucre et de sel pour poursuivre notre chemin
La nécessité de toujours avancer pour rejoindre l’arrivée dans les délais : les heures à vélo ont ainsi pris une couleur d’intensité et d’urgence rarement égalées dans le quotidien de ma vie. Déjà fortement éprouvée sur la French Divide, cette nécessité d’être en mouvement toujours fut souveraine sur la A-Cross The 5, et je m’y suis soumise avec une aisance et une joie sans mélange
Les exigences de vigilance en raison de la navigation difficile et de la difficulté du terrain : là encore, la nécessité d’une présence au monde et à soi qui balaie tout ce qui est mensonge ou faux-semblant. Libération.
La proximité constante avec une nature qui toujours m’enthousiasme, loin des centres urbains. Le jour, la nuit. Retour au berceau de ma vie. A l’essentiel. Bonheur.
Ma certitude inébranlable que j’allais finir cette A-Cross The 5, tellement belle, et qui avait crée un désir sans précédent en moi de la parcourir toute, dans ses moindres replis
Ma joie enfantine à dévaler les descentes, à suivre les méandres des monotraces tournicoteurs et joueurs, à ne plus faire qu’une avec mon corps et mon Stump, tous deux aussi avides d’amusement que moi. Plaisir. Respiration. Libération. Exultation.
La certitude de l’incertitude de nos journées, de ce que le moment suivant allait être : le tracé imaginé et construit par Stefan est une succession de surprises, d’inattendu, de moments joueurs et faciles, d’instants graves et dangereux, d’heures pénibles et lentes, d’éclairs d’émerveillement, de temps de sérénité facile. Tout change toujours, et c’est le miracle à chaque fois renouvelé de cette merveilleuse A-Cross The 5. Un immense coup de chapeau à toi, Stefan, l’auteur d’une telle magnificence vététiste
Le partage de toutes ces heures de félicité et de cette aventure avec mon André ! De l’indicible, qui n’appartient qu’à nous.