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PEREGRINATIONS
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Le Trail de Tournoël (Mozac, Puy de Dôme)

Le Trail de Tournoël (Mozac, Puy de Dôme)

 

Pour ce compte-rendu course à pied, le troisième et dernier pour 2010, je vous livre la version mise en ligne dans mon carnet de bord Team Raidlight, sans aucun travail d'édition - brut de coffrage, quoi !

 

http://images.onlc.eu/ecmozacNDD//128454481594.pngEpreuve organisée par l'EC Mozac

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b9/Ch%C3%A2teau_de_Tourno%C3%ABl.JPG/800px-Ch%C3%A2teau_de_Tourno%C3%ABl.JPGLe chateau de Tournoël, sans neige, à une saison beaucoup plus clémente.

 

Samedi 18 décembre – Première matinée de vacances, neige et soleil annoncé, départ du trail à 14h00. Que du bonheur !

D'autant que j'ai décidé de ne faire que le petit parcours, inutile de zapper cette légère douleur au genou droit et l'état de fatigue où je suis après ces semaines compliquées au boulot.

La perspective d'un trail de 2h30 minimum sur neige, avec probablement des passages verglacés en descente, ne me souriait qu'à moitié – donc cap sur le menu pour petite traileuse (itinéraire de 12 km et un petit 250 m de dénivelé) ! Du coup mon sourire est de retour !

RV avec Lydie à 11h15. Je suis en retard, comme d'hab. Puis direction Mozac où nous arrivons dans les premières. Après les inscriptions, prenons le temps d'un café puis échauffement dans les règles de l'art - neige et verglas seront au programme de la course !

Partent les inscrits sur le 20 km en premier, puis une dizaine de minutes plus tard c'est notre tour ...après moult tours de stade pour garder muscles et tendons en état de fournir un effort presque maximal dès que le coup de pistolet aura retenti.

Comme d'hab sur la ligne de départ, je discute de trop (cette fois avec Gérard, autre transfuge du long à vélo route !) et m'élance sans avoir pensé à faire démarrer mon Timex correctement – typique ! Quelle bavarde incorrigible je fais. Et avec cela je ne sais pas où Lydie est passée !

Bon ça part vite, trop vite pour moi – je suis déjà à 95% de ma FCM, inutile d'aller plus haut.

Je reste dans cette zone quasi maximale, ce qui est déjà pas mal, et y resterai la durée de toute la course sauf pour quelques pointes à 180 bpm. 

Très vite installée dans mon rythme, je me concentre sur ma position, ma foulée, ne pas allonger mais au contraire priviligier la rapidité, la souplesse – bon plus facile à penser qu'à faire, c'est clair ! Mais par moments, cela fonctionne....bien sûr pendant ce temps-là je suis dépassée par une cohorte de coureurs mais très vite les écarts se stabilisent.

Macadam, terre, acier, pierres, herbe, tapis de neige, les terrains se succèdent. Nous franchissons des talus, courbons l'échine dans un tunnel au bord d'une rivière, enquillons une côte charmante dans les bois. Rapidement, la pente se fait plus insistante, quelques lacets, un sentier très étroit, pas d'autre choix que marcher – j'en profite pour 'récupérer'.

Puis le raidillon pour nous hisser jusque Tournoël où nous attendent quelques encouragements. Gérard en profite pour me distancer d'une vingtaine de mètres. Il me sera impossible de combler cet écart ! Vingt mètres en course à pied, cela peut être une vraie montagne !!

A hauteur du ravito, je sors le mien – lait de riz et carré dextrosanté que je peine à mâcher – tellement absorbée par cette tâche et la montée qui donne un coup de rein final que je ne lève pas les yeux sur le château ! Va falloir que j'apprenne à courir moins idiot !! Parce que pour l'instant je frise l'imbécilité totale – d'accord, y' a des avantages style je ne vois pas le temps passer (forcément puisque je ne pense plus !) une fois installée dans mon manque de souffle chronique et mon plafond cardiaque, je navigue à vue – côté cerveau, je suis proche de l'encéphalogramme plat. Suis seulement capable de me dire, encore et encore, 'Ah ce que je suis contente ! Même pas mal au genou ! Même pas mal !!'.

La descente est belle, peut-être un peu trop simple. J'aurais aimé du plus technique, je m'étais tellement régalée au Roc du Diable, à jouer à saute-pierres. Une féminine me dépasse, elle est très rapide, je tente de me secouer pour lui emboîter la foulée, mais y'a pas suis engluée dans mon rythme aphasique. Et puis voilà que mes yeux se mettent à pleurer de froid !

A chaque embranchement, un petit jeune coiffé d'un bonnet de père Noël clignotant, c'est sympa.

Certains m'encouragent : «Allez Madame » - oulala l'écart générationnel doit se voir à vue d'oeil pour qu'ils me saluent de manière aussi protocolaire !

Puis je vois les costauds du grand parcours qui déboulent d'un chemin sur la gauche. Madre de Dios, je vais les gêner dans ce single track , l'idée me paralyse ! Je m'écarte chaque fois que je sens un souffle appuyé à quelques pas derrière moi, passe sous les branches, les laisse filer, observe leurs foulées, sûre de ne pas appartenir au même monde qu'eux ! Un beau spectacle, un moment fort agréable mais les voilà déjà qui tournent à gauche en montée.

Fin du parcours : je reconnais l'itinéraire du départ. Mêmes talus, même petit tunnel, même voie ferrée. Je tente d'accélérer ma foulée, je vois Gérard toujours à une vingtaine de mètres devant moi mais impossible de grignoter du terrain – les cuisses menacent de tétaniser.

Monologue intérieur de fin de course : ' Allez ma vieille, be happy! En comparaison du Roc du Diable, tu ne te fais pas doubler par des wagons de coureurs, juste une ou deux par-ci par là, l'honneur est sauf, ton blason se redore, t'as plutôt bien géré la distance et tes efforts. Et tu peux même accélérer avant la ligne d'arrivée....allez vas-y, go for it!'

Heureusement y' a un banc là qui m'attend, tiens je m'écroule juste à côté de Gérard et de son maillot du club d' Aigueperse, mais pas vraiment mal ! Le top, quoi !!

Ca y est je peux articuler quelques mots – nous reprenons nos bavardages, impressions de course, prépa au Paris Brest Paris, non pas pour moi, je ne remettrai pas le couvert, pas cette année, dans quatre ans peut-être, mais et si on s'organisait une bouffe tous ensemble, le groupe de Gannat/Vichy ?, allez yaka.

Et voilà quelques bâtons rompus plus tard, je vois Lydie arriver, pas fatiguée pour un sou, le visage frais, contente. Direction les voitures, elle repart illico. Je vais me doucher – le vestiaire filles se remplit à toute allure. Réflexions, commentaires sur la course, la chaleur de l'eau, la joie d'avoir été au bout de son premier trail, ou bien d'avoir accompagné une copine, c'est super de voir autant de féminines s'éclater dans leur sport.

Mais faut que je me dépêche, demain départ vacances à Dijon – bye bye, CU. Et l'année prochaine, je serai devenue grande, alors RV pour le 20 km qu'il neige, qu'il vente ou qu'il glace.

Le soir, chez Lydie, prenons connaissance de nos résultats – enfin essayons car son nom ne figure pas dans le listing !! Oubli réparé le surlendemain fort heureusement.

Et nous profitons de la soirée pour établir notre plan de bataille premier semestre 2011 :

abandonnons l'idée du trail hivernal du Sancy, sommes pas encore à la hauteur, inscrivons le trail nocturne de Plauzat et la course nature de Serbannes sur nos tablettes de février – ce sera une bonne prépa à une semaine d'intervalle pour le trail des Piqueurs un mois plus tard. Et puis tiens, ce trail des Combrailles, cela pourrait être pas mal non en avril ? 

Et ensuite, en avant toute pour ma saison vélo qui aura débuté trois mois plus tôt.

 


[Texte : Pat - Photo/illustration : site internet EC Mozac et Wikipedia]