Cette première semaine de février a eu toutes les apparences d'une semaine des plus ordinaires. D'ailleurs, elle le fut, ordinaire. Mais avec un petit quelque chose en plus.
Mais tout d'abord, clin d'oeil à Stéphane à qui je dédie, à postériori, ma première vraie sortie vélo route de cette année 2011, effectuée solo hier samedi 6 février, sur une idée d'itinéraire d'André - un classique pour les dijonnais. Bienvenue solitude berçée par Neil Young puis par Agnès Obél (dont j'écoute l'album en boucle depuis plusieurs semaines déjà).
Mais que j'en finisse avec ma dédicace à Stéphane, happé corps et âme depuis le début de la semaine par l'organisation du Festival international du court métrage Sauve qui peut, à Clermont Ferrand. Contacts, rencontres, discussions, projos, une vie bruissante d'excitation et d'animation (of course!!), de révélations et découvertes, d'illuminations, et peut-être d'un de ces instants miraculeux d'épiphanie, si chers à James Joyce. Donc 15 jours de passion pour la chose cinématographique, loin de toute activité sportive en outdoor. Quinze jours en apnée culturelle. De quoi donner de la profondeur à tes escapades vtt et route qui ne manqueront pas de suivre !
Itinéraire classique donc hier. Heureusement que j'ai revu à la baisse le trajet initial prévu par André, je serai rentrée à la nuit ! Ah ces grimpeurs de poche ne se rendent jamais compte des difficultés qu'une grimpeuse poussive comme moi peut rencontrer, même dans des bosses courtes comme celles de Pasques ou Saussy. Peu importe mon insoutenable lenteur d'ailleurs, j'ai adoré. Adoré la solitude, adoré l'horizon grand ouvert au vent, les vallons, les prairies et bois encore non éveillés des rigueurs de l'hiver mais souriant déjà aux gazouillis et vols vifs des oiseaux, les ruisseaux à la fluidité liquide et perpétuelle traçant leurs cours imperturbables ourlés de terre brun foncé, les arbres sculptures aux troncs parfois moussus et aux branches souvent assoiffées de grand air et de lumière. Hier, j'ai renoué avec la magie du vélo route - images innombrables, entraperçues, qui défilent dans mon champ de vision, comme au cinéma ! (tiens, retour au Festival Sauve qui peut !) Avec, en prime, les sons, odeurs et senteurs, le toucher, le coeur qui cogne, les muscles si présents, et le mental en éveil - oui, en éveil, mots importants, à l'origine de cette sensation unique d'être au monde dans le mouvement et la lumière, toute pensée de soi oubliée.
Après la côte de Pasques, garante d'une bonne mise en jambes, les majestueuses éoliennes du pays de St Seine l'Abbaye, l'abbatiale de Saint Seine, puis le long faux plat descendant sur la vallée de l'Ignon et après Moloy, la montée en deux temps sur Saussy.
Très vite, je reviendrai sur mes traces, pour broder, festonner cet itinéraire au nord ouest de Dijon. Les sources de la Seine, à proximité de St Seine l'Abbaye, nécessitent un détour et André m'a vanté les mérites pentus de la montée de Verrey. Donc voici ma thématique pour les deux mois à venir trouvée, sans peine !
Mais nécessité d'omettre le retour par Dijon, conclusion gazeuse, grise et absurde à une belle échappée vélocipédique. A en croire mon grimpeur de poche, il me suffira après Ahuy de me hisser jusqu'à Hauteville, puis de me laisser glisser jusqu'à Plombière.Il va falloir que je m'aguerisse rapidement aux dénivelés positifs, si je veux explorer le nord ouest dijonnais tout mon saoûl.
Parce que, à en croire mes pathétiques efforts mis à grimper les sentes ce matin, pour rejoindre le plateau de Chenôve, muscles et cardiaque ont encore quelques progrès à faire pour être de taille à me porter là où mes envies et désirs de grand large me mènent !Tant pis pour la séance trail de ce matin, les combes sont toujours aussi belles, et impossible de me lasser de l'album Philarmonics !
[Texte et photos : Pat]