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PEREGRINATIONS
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5 jours en Super Randonnée Les Côtes de Bourgogne

5 jours en Super Randonnée Les Côtes de Bourgogne

Cette Super Randonnée des Côtes de Bourgogne, imaginée et créée par Sophie Matter (Provence Randonneurs), a son départ à 2 km de chez nous. Pourquoi m'en priver ? 

Alors, après avoir partiellement accompagné Sophie et Claire lors de leur SR Gravel du Désert en avril, et avoir constaté que j'étais bien trop en manque de kilométrage et dénivelé pour prendre un vrai plaisir sur les longues distances en autonomie, ni une ni deux à mon retour : qu'est-ce que je peux faire qui me remettra vraiment en selle pour autre chose que des sorties de plus de 4 ou 5 heures ? 

Quoi de plus simple que de partir de la maison, de faire une boucle de 600 km et de 10 900 mètres de dénivelé positif, dont la trace est toute prête à être téléchargée, avec une carte de randonnée sur laquelle mentionner ses heures de passage, et une vingtaine de photos à prendre à des endroits bien identifiés ?  Sophie s'est chargé de faire tout le travail de reconnaissance sur le terrain et de création de la feuille de route pour nous, par passion et par souci du partage, et elle ne demande que 5 € pour tout ce travail, uniquement pour remboursement des frais consentis.

Les Super Randonnées offrent aux cyclistes aventuriers et modernes un terrain de jeux formidable ! Certains diront que faire l'acquisition d'une carte contre 5 € et prendre les photos des hauts-lieux de la SR en respectant les consignes constituent des contraintes - en fait, j'ai réalisé qu'il s'agit là d'un jeu, et pour jouer il nous faut des règles. Les photos, c'était un peu comme une chasse au trésor, qui a donné des objectifs et du rythme à ma progression. Et puis aussi, ces hauts-lieux sont maintenant gravés dans ma mémoire, ils sont venus enrichir ma carte géographique de mes grands moments vélo. 

Sans cette SR, et la tendance de Sophie à vouloir nous emmener là où ça fait le plus mal dans les jambes, jamais je ne me serais hissée au sommet du Mont Beuvray, ou de la Butte de Suin, ou du Mont Rome, et jamais je n'aurais découvert la montée harassante et éblouissante d'Uchon. Jamais je n'aurais ressenti cette surprise de sentir mes jambes de plus en plus aptes à grimper des pourcentages supérieurs à 15%. Jamais je n'aurais éprouvé cette fierté indicible à ne pas avoir mis pied à terre dans le Mont Rome. Tout simplement, parce que j'aurais évité, par tous les moyens, de me retrouver là où, impitoyablement, elle m'a fait passer ! 

L'autre aspect très intéressant des Super Randonnées : tu choisis ta propre progression. Elles peuvent être effectuées en formule touriste (moyenne de 75 km minimum par jour) ou randonneur (60 heures). Les durées s'entendent avec les arrêts. J'avais choisi de la tenter en 5 jours - bon choix ! 

Pourquoi le bon choix pour moi ? Parce que j'ai eu du plaisir tout du long, je n'ai pas été à la course, j'ai pu me ménager de beaux moments de détente, bref je me suis offert des vacances vélo comme je les adore. En mouvement toujours, en itinérance, en découverte permanente. Aussi parce que j'ai fini les 5 jours bien entamée, que chaque jour a été au-dessus de ma zone de confort du moment, et que seulement 2 jours ont été nécessaires à ma récupérationn.

Et puis, c'est si bon depuis la Super Randonnée de monter les côtes avec tellement plus d'aisance !   

En conclusion, avant de vous laisser à la lecture de mes notes prises au quotidien, pendant ces 5 jours : cette échappée belle de 5 jours, en solo, en Bourgogne a été un cadeau incroyable, que je me suis offert. Me retrouver seule et libre de faire ce que j'adore, et qui m'est essentiel - au sens de "l'essence de ce que je suis". En compagnie de mon magnifique Colnago C60, en traversant une nature et des paysages somptueux.

Mardi 28 juin -  J1 Super Randonnée des Côtes de Bourgogne – De Marsannay-la-Côte à Quarré-les-Tombes -128 km, 2250 m dénivelé positif – 7h00 de déplacement – 18,2 km/h - Temps écoulé 9h45, de 9h10 à 18h00 – Durée des arrêts : 1h50 

Superbe météo. Un peu chaud dans la côte de Avosnes, plein soleil, plein midi mais la grimpette est courte. Fraîcheur des bois du parc régional du Morvan, après Saulieu : un vrai bonheur.

La section où il faut s'employer le plus est entre Blaisy-le-Bas et Saulieu. Saulieu est bienvenue pour une pause restauration - il y a des alternatives à Loiseau !

Avant Saulieu, juste une épicerie tabac à Blaisy sinon rien. De nombreux cimetierres cependant pour refaire le plein d'eau. Ou demander aux habitants des bourgs traversés - ce que j'ai fait, l'occasion d'un bon brin de causette.

Plus cool qu'à Saulieu où 2 mecs se sont bagarrés à 10 m du cani à cause d'une voiture mal garée - fun et rock'n'roll !

Àrrivée à Quarré, souvenir de la French Divide, les 2 hôtels sont fermés ! Zut, car je n'ai rien pour le bivouac. Je vais au Quarré Crème sur les conseils du serveur de la boulangerie - pile là où le  CP de la French Divide se trouvait.

Toujours un peu bizarre de s'asseoir là où tu t'étais assis quelques années en arrière...alors que tu es encore sur un plan vélo aventure ! J'adore Quarré, sa place et le Quarré Crème.

Le patron m'a bien dépatouillé en me trouvant une chambre - sinon c'était vélo une bonne partie de la nuit et me dérouter vers Chateau-Chinon. Tout est possible certes mais tellement plus cool comme cela et plus en concordance avec ma forme actuelle - je me demande vraiment comment je pouvais rouler des 15 heures jour, dormir à même le sol, et ça pendant une ou deux semaines !!

Dingue comme le fait de n'avoir pas fait de trucs de oufs pendant 2 ans m'a rendu inapte !! Mais justement la SR des Côtes de Bourgogne est une étape vers ces grandes et belles échappées vélo, sous forme de défi, qui me manquent tant. Exactement ce qu'il me faut pour que ce soit au-dessus de ma zone de confort sans me laminer !

Et du coup je profite des lieux traversés à fond, photos (obligatoires pour attester de mes passages aux endroits clés) et surtout absence totale de pression - nez au vent !

Aujourd'hui, y'a eu pas mal de réglages et ajustements, surtout ce matin...toujours le cas après une longue période sans rouler une distance sur plusieurs jours, en autonomie. D'autant que la route était aux abonnés absents depuis belle lurette pour moi.

Et aujourd'hui, toute la magie était là, comme avant. Pourtant mon corps n'a pas vraiment été dans la facilité.

L'itinéraire est tellement superbe, des petites routes qui font passer d'un vallon à l'autre, qui font traverser de vieux bourgs souvent peu animés mais encore plein des traces de vie d'avant, des champs moissonnés où les meules habillées de couleurs attendent qu'on vienne les charger, les étendues de blé et autres céréales qui se dorent au soleil.

Aussi l'apaisement des bois et des forêts, des lacs. Et des routes sans voiture, à l'écart, qui font de la traversée de ces régions un délice. Pas étonnant, c'est Sophie Matter qui a crée l'itinéraire et la SR - quelle artiste ! Et quel plaisir pris à suivre sa trace...pour des vacances totalement égoïstes, occupées à n'être qu'avec mon C60 d'amour et moi-même...et tout ce qui se présente sur notre route !

Sur la route, entre Marsannay-la-Côte et Quarré-les-Tombes
Sur la route, entre Marsannay-la-Côte et Quarré-les-TombesSur la route, entre Marsannay-la-Côte et Quarré-les-TombesSur la route, entre Marsannay-la-Côte et Quarré-les-Tombes

Sur la route, entre Marsannay-la-Côte et Quarré-les-Tombes

Mercredi 29 juin - J2 Super Randonnée des Côtes de Bourgogne. De Quarré-les-Tombes à Etang-sur-Arroux. Le Morvan. Haut Follin et Mt Beuvray. 116 km, 1972 m de dénivelé positif, 6h34 de roulage - 17,8 km/h – De 7h56 à 17h09, temps total 9h33, durée des arrêts 3h00

Partie à 7h56 et arrivée à 17h09, après avoir acheté une paire de sandales à Etang-sur-Arroux – je n’en peux plus de marcher avec mes chaussures vélo (détail qui m’avait complètement échappé). Et avant d’avoir trouvé la chambre d'hôtes réservée le matin. Mes hôtes, Jean et Josette, ont plus de 80 ans. Ils aiment recevoir et ainsi rester actifs et dans le monde, c'est un plaisir d'être chez eux, ils sont aux petits soins. À l'Express, où je prends mon repas du soir, je discute avec un autre couple, des jeunes qui se sont lancés dans la restauration il y a un an. Enthousiastes et plein d'ardeur et de courage - une rencontre vivifiante.

Passons à la rétro de la journée.

Pti déjeuner au Quarré Crème, discussion avec le patron, French Divide et tutti quanti, bon croissant bon pain au chocolat pris à la pâtisserie, et c'était parti.

 Premier contrôle au barrage de Crescent et puis beaucoup plus tard dans l'après-midi ce seront les contrôles du sommet du haut Follin et du mont Beuvray - pas facile ce dernier.

Je découvre Bibracte. Le jeune restaurateur de Saint-Léger sous Beuvray me l'expliquera - Bibracte, c'est là où Vercingétorix rassembla tous les Gaules avant la bataille d'Alésia.

La matinée a été absolument merveilleuse, les lacs de Crescent et Pannecière sont un véritable bonheur - suivre ces lacs sur les routes ombragées par les arbres morvandiaux qui ont une magie particulière est un cadeau. Arrêt à Brassy, au bar où j'ai discuté avec un monsieur qui avait regardé une émission de télé sur le vélo et les femmes la veille sur FR3. 

Pique-nique acheté à la boulangerie.

L'après-midi sera chaude et pentue. Et belle, et entousiasmante. Encore une belle rencontre avec le jeune restaurateur de St Léger, amoureux de Portishead comme moi, et qui a déja vécu dans une dizaine de pays étrangers.

Et pour finir le régal de la longue descente sur Etang !

Sur la route, entre Quarré-les-Tombes et Étang-sur-ArrouxSur la route, entre Quarré-les-Tombes et Étang-sur-ArrouxSur la route, entre Quarré-les-Tombes et Étang-sur-Arroux
Sur la route, entre Quarré-les-Tombes et Étang-sur-Arroux

Sur la route, entre Quarré-les-Tombes et Étang-sur-Arroux

Épisode 9 du Vlog de Pat à vélo, au sommet du Mont Beuvray, en mangeant une pizza !

Jeudi 30 juin - J3 - Super Randonnée des Côtes de Bourgogne. De Etang-sur-Arroux à Matour. 117 km - 2115 m+ - 7h00 de déplacement – 16,6 km/h – 8h35 temps total, de 8h14 à 16h45 – Durée des arrêts : 1h35

Départ après un petit-dej délicieux et une séance photos de mes hôtes, absolument charmants.

Direction le Signal d'Uchon et ses pourcentages douloureux à mes mollets. Lire les noms de Julian, Julien, Thibault, Warren, etc sur l'asphalte me fait ressentir ma lourdeur davantage encore ! Néanmoins je suis fière de moi - pas de pause dans la pente !

Pourtant le village et le monastère sont une invitation à la contemplation. Je reviendrai pour ne faire que cela.

Après le col de la Croix de Messire Jean, suit une descente bien prononçée - ah la joie de descendre à vive allure après une difficile ascencion - de la tortue au lièvre.

Une légère remontée avant Montcenis, en plein travaux comme un bon nombre de villages français en ce moment.

Plus tard, après une section de pure facilité, Blanzy (travaux aussi) où je fais provision de boulange, et où 2 ou 3 dames s'intéressent à mon entreprise SR - il faut dire que je suis dans une région profondément vélo, et tout le monde compte au moins un enthousiaste de la petite reine parmi ses proches.

Au sommet de la colline suivante, je fais une pause dégustation flan et je réserve mon hébergement pour le soir - je choisis de m'arrêter à Matour, l'hôtel de Tramayes étant complet et les chambres d'hôte aux alentours des 100 € voire davantage - glop !

Je sécurise une tente pour 4 personnes au camping, c'est tout ce qu'il y a, et vu que la pluie est annonçée...

C'est reparti, Mt St Vincent, monter là-haut est beaucoup plus cool que je ne m'y attendais. Le village est superbe, encore un retour à mettre sur l'agenda.

Le vent a forci, le ciel s'est couvert. Après la descente, premier tronçon de route gravillonnée - enfin plutôt enduite d'une couche impressionnante de gravillons sur laquelle mon vélo chasse. Je maudis ceux qui décident d'avoir recours à de pareilles techniques - je les imagine stupides et ventripotents, n'ayant jamis fait de vélo. Idiot, certes - à chacun son idiotie, et je n'en suis pas dépourvue.

St Bonnet de Joux, tiens des travaux ! Y'a une terrasse accueillante mais les nuages ont viré au noir sombre, le vent annonce l'orage, je me presse pour aller à la rencontre du sommet de la Butte de Suin, nom souvent entendu. Là encore, plus cool que prévu, faut dire que le vent m'aide sacrément. Sous le monument aux morts, je fais la photo-preuve à toute allure (d'ailleurs j'étète la statue du soldat de 14-18 ) et je me lance dans les bourrasques à la descente.

La Butte est déjà dans le brouillard, tout a été happé par une nappe de brume, la pluie ne va pas tarder. 15 mn plus tard, un coup de colère haineuse contre le DDE ou je ne sais quelle autre entité : en direction de Verosges, à nouveau une section en descente plongeante enduite d'une couche épaisse de gravillons, même dans les fossés - je leur décerne la palme de l'abrutissement, encore rien vu de pareil ni dans le Cantal ni dans les Pyrénées.

Après le col des Vaux, et sa descente, bloquée par les travaux de la Voie expresse - on me dit qu'il me faut prendre le raidard à gauche pour rejoindre Trivy puis mon itinéraire. Là je suis ok, y'avaient les panneaux Route barrée et Déviation, j'ai choisi de passer outre.

La pluie est là, fine et refroidissante. Avec le vent toujours. Une longue montée, incroyable comme les impressions festives d'hier avec le soleil, sont devenues graves ! Ah voici la bifurcation sur le Mont St Cyr, dernière difficulté du jour, qui promet un beau pano, cela m'amuse cet optimisme à tous crins des panneaux touristiques ! La toute dernière partie est vraiment corsée et je fais une trentaine de mètres à pied. Le site en haut est magnifique genre Hauts du Hurlevent - je m'imagine bien en bivouac par beau temps.

Ne me reste plus qu'à dévaler sur Matour où j'arrive trempée et bien refroidie. La jeune femme qui m'accueille est charmante, même si louer une tente s'avère en fin de compte plus cher qu'une chambre d'hôte et bien moins confortable ! Un essai à ne pas reproduire. Et la douche est froide !!

Ensuite place au rituel de la soirée - courses, repas, tel à mon André qui est arrivé détrempé et grelottant à Etang sur Arroux et qui sera accueilli par mes hôtes de la veille (ils étaient en partie prévenus), étude de l'itinéraire du lendemain, résa d'un hébergement à Buxy, report des heures sur la carte de la SR, etc. Depuis 18 heures, c'est un déluge de pluie et je m'endors bien contente de ne pas être dehors !!

Les belles rencontres
Les belles rencontres
Les belles rencontres

Les belles rencontres

Les coups d'oeil insolites
Les coups d'oeil insolites Les coups d'oeil insolites Les coups d'oeil insolites

Les coups d'oeil insolites

Vendredi 1 juillet - J4 Super Randonnée des Côtes de Bourgognne. De Matour à Buxy. 118 km – 2322 m déniv + - 7h00 de déplacement – 16,9 km/h – 8h00 durée totale, de 11h15 à 19h15 – durée des arrêts 1h00

Journée des cols, je ne les ai pas comptés, mais plus d'une dizaine.

Départ tardif, vêtements à faire sécher. Le temps de deux petits dej, un dans la tente très tôt, un autre plus tard en terrasse dans le centre de Matour - l'occasion de faire connaissance avec les gars retraités du coin, fort bavards. 

Et aussi le temps de compléter mes notes sur les journées 2 et 3 de la SR ! Météo parfaite après un début de matinée pluvieux.

Un corps un peu entamé - surtout le mollet gauche, souvent limite crampe, le pied droit aussi - y'a des habitudes à reprendre ou à changer peut-être ! Pour le reste au top...

Aujourd'hui, c'était principalement le Maconnais. À partir du col de la Grange de bois où le pano sur les roches de Solutré et Vergisson est fabuleux, les énergies changent complètement, comme une incursion dans un espace qui n'est pas le mien, celui d'une course à l'échalotte, peut-être. Certains cols sont très sympa, d'autres exécrables, notamment celui des Chèvres - un condensé de tout ce que je déteste, et fuis en temps ordinaire, en vélo route.

Pour faire court : le Maconnais est fait, je coche, et ne suis pas prête d'y revenir.

Fin de journée heureusement plus sereine sur les dix derniers kils. Et là halte bienheureuse pour la soirée et la nuit à Buxy, au Caveau du Rond-point, fort sympa.

Repas en terrasse, apéro au Mercurey...et lecture de l'Équipe - le Tour de France #1, tout en attendant mon André. Y'a bien pire dans la vie !!

La beauté des paysages
La beauté des paysages
La beauté des paysages
La beauté des paysages
La beauté des paysages

La beauté des paysages

Samedi 2 juillet - J5 Super Randonnée des Côtes de Bourgogne. De Buxy à Marsannnay-la-Côte. 132 km – 2294 m déniv + - 7h37 en déplacement – 17,3 km/h - De 8h31 à 17h20, durée totale 8h48. Durée des arrêts 1h00.

Et voilà première SR entièrement bouclée. 😀

André était arrivé la veille au Caveau du Rond-point, vers les 22h00, après une méga-étape.

Petit dej à 8h00, et nous voilà tous deux ensemble sur les routes de l'arrière-pays chalonnais. Un bonheur de calme, de routes aux bons revêtements, et de paysages ouverts. Mes jambes se mettent au boulot sans rechigner, et réussiront même à me porter jusqu'en haut du Mont Rome, puis des Trois Croix - vaillantes, qu'elles sont mes jambes !

Nous faisons une pause déjeuner rapide sur la place de Santenay et attaquons les vignobles de Puligny-Montrachet. Photo à l'Oratoire, le beau village de St Aubin puis celui de La Rochepot dominé par son magnifique château. Arrêt cimetierre, il commence à faire chaud. André ne craint pas, moi si.

Sûrement une descente après le débouché sur le plateau, à partir de là mes souvenirs se mélangent. Nous continuons de monter sous les falaises d'Orches, le village donne envie de s'y arrêter, pas de bistrot cependant.

Cette arrière-côte de Beaunes est comme une beauté alanguie au soleil - là encore, promesse de retour. Avant Meloisey, une descente et un raidard pourris, puis nous attaquons la montée sur Bessey-en-Chaume, je crois.

Là, je verse dans "mon côté obscur" pour reprendre l'expression de Claire, que j'adore - la chaleur et la fatigue sûrement. À Bessey, arrêt cimetierre et ombre, j'aère mes pieds, les masse, finis mon pique-nique acheté à la boulange de Santenay.

André commence à s'impatienter - je le soupçone de vouloir hâter le mouvement pour voir l'arrivée du TdF à la télé. Il prendra le large au col de Bessey où je me dois de faire l'avant-dernière photo de contrôle ...sur le pont d'autoroute.

Crépey, puis la belle descente sur Bouilland, à l'inverse de la Chiapiucci - réminiscence de moments paroxystiques dans la montée, contre les falaises, pour pouvoir tenir les petits pelotons où je me trouvais lors des 2 ou 3 éditions disputées et pouvoir basculer avec eux à Crépey. C'était il y a plus de 15 ans, 20 peut-être.

Étrange comme cette carte géographique et cette frise chronologique de mes aventures cyclistes se dessinent avec une telle clarté dans mes sensations et sur le terrain. Et je me demande ce qu'il me reste à dessiner.

Après la montée au-dessus de Bouilland, je vois dévaler  les copains du CLM en sens inverse, Pascal en tête, juste le temps d'un salut et quelques interjections. La route de Chaux, que je n'avais jamais empruntée auparavant, puis la descente sur Nuits St Georges à vive allure.

Beaucoup de monde en bas, pas envie de m'attarder. Une photo de la grille du Clos Réas, à l'entrée de Vosne-Romanée - elle me raconte tant de choses. Le château de Vougeot, la route qui emmène de Chambolle-Musigny à Marsannay via Morey St Denis, Gevrey-Chambertin, Brochon, Fixin et Couchey - ma route !!

Je croise mon Prez, juste un coucou, je suis pressée d'arriver à la photo finish devant les porteurs de grappe à Marsannay.

Plus une seule table libre en terrasse au café d'à côté, je rêve d'une blanche pression bien fraîche. Tant pis, ce sera à la maison.

L'arrivée !
L'arrivée !

L'arrivée !