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PEREGRINATIONS
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Le NIGHT & RUN de Brochon 2014

Le NIGHT & RUN de Brochon 2014

 

 

FEVRIER 3495

 

Brochon (Côte d'or) - Samedi 8 février, 18h30

Départ de la deuxième édition du Night & Run, superbement organisée par les enseignants, élèves et parents d'élèves du lycée Stephen Liégeard, pour le plus grand bonheur des trailers locaux.

Les 'concurrents' sont massés sous l'arche du Conseil Général de Bourgogne, dans le parc du château. Les lampes frontales sont allumées, les rires fusent et les conversations vont bon train, un groupe de sympathiques mouflons et mouflonnes, autrement dit des membres de Dijon Single Track, se font prendre en photo. Une seule et même distance pour tout le monde, 15 km et environ 400 m de dénivelée positive. Une belle façon d'entamer la soirée du samedi ! 


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La ligne de départ (photo de l'organisation)


Deux semaines plus tôt, la rencontre d'Aleth Lalire, jeune et sympathique prof d'EPS qui chapeaute l'organisation, dans les locaux de Valandro Cycles, ainsi que les mérites du parcours vantés par Gérald m'avaient convaincue de priviligier le Night & Run de Brochon plutôt que le 'trail' de Montanay dans l'Ain, très roulant. Et je n'ai pas eu regret de ce choix ! 

Non plus que les 470 autres participants, certainement. Belle courbe de participation ascendante pour cette deuxième édition - 240 en 2013, le double en 2014 ! Et je ne vois pas pourquoi la progression s'arrêterait là ! 


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Capture d’écran 2014-02-18 à 13.30.59

Le parcours et le profil dénivelé


Ce n'était que le troisième vrai trail de toute ma courte et erratique expérience en course à pied, mais j'ai participé à suffisamment de compétitions sportives de masse pour savoir que cette organisation est exceptionnelle - tant par la qualité et le balisage du parcours, l'accueil des participants (retraits dossard, cadeau de bienvenue, consigne des sacs, etc) que par l'ambiance chaleureuse et bon enfant qui règne sur le parcours comme sur le site arrivée/départ. Tout est mis en oeuvre pour faire de ce Night & Run un moment et une épreuve à part - les encouragements enthousiastes des équipes de lycéens tout au long du parcours, leurs mises en garde répétées à l'envie aux passages délicats, leur gentillesse et application à donner satisfaction à tous les participants, la taille gargantuesque du ravito d'arrivée et ses mets absolument délicieux, la démonstration de bicross, la musique live du groupe rock du lycée, etc. La jeunesse est gage de fraicheur, de passion et d'enthousiasme toujours - et à Brochon, pour faire bonne mesure, elle est également gage de compétence et d'investissement. Bravo et merci à tous !


Capture d’écran 2014-02-18 à 22.35.28

Au départ (photo de l'organisation)


Et voilà c'est parti ! Pour ma part, musique dans les oreilles. Une première en 'compétition'. Essai concluant d'ailleurs, car cela ne m'isole pas des autres tout en me permettant d'établir des accords inédits entre sensations intérieures et vigilance extérieure. Le tracé, après une boucle dans le parc du château, nous emmène dans les vignes, larges chemins bien détrempés pour l'occasion mais qui permettent néanmoins l'effilement des troupes, long zigzag lumineux et sautillant dans la nuit....musique et lumières, c'est la fête, j'adore et ne voudrais être nulle part ailleurs. Je suis comme dans un cocon, au chaud, au propre comme au figuré, au milieu de tous ces autres passionnés en mouvement. Je ne force pas l'allure, juste contente de jouer à saute-ruisseaux  - un déluge de pluie s'est abattu non stop depuis la veille, pour s'arrêter une heure ou deux avant le début de l'épreuve !


 

Night and Run Brochon

Entre les vignes (photo de l'organisation)

 

 Bientôt nous attaquons la montée de la combe de Vaulon, au-dessus de Couchey. Le rythme ralentit de suite, nous formons une longue file où chacun est attentif à la gestion de son souffle car, même sans courir, les pulses sont haut dans les tours ! J'en profite pour jeter un coup d'oeil à ma montre Garmin - gosh, 170 bpm, je suis au max !! - puis pour avaler quelques gorgées et mâcher une ou deux pâtes de fruit.

Suit un sentier en plateau, plutôt rapide, j'ai accroché un bon groupe, le feeling est toujours très bon - malgré une moyenne cardiaque au plafond, je n'éprouve pas cette sensation de pénibilité insupportable ressentie lors du ToussiTrail, ce doit être ça la grande forme !

Puis vient la partie en surplomb de la combe Laveau , invisible dans l'obscurité, avec de nombreux passages très glissants en dévers. Je m'impose une foulée prudente, et prends quelques mètres de retard. Et serai rattrapée par un gros groupe, dont de nombreuses féminines en bas de la descente du bois du Taviard. Nous abordons alors une remontée pentue, glissante, et devons progresser sur les côtés, dans les broussailles, en nous accrochant aux branches, tant la monotrace centrale est impraticable - cela nous vaut des scènes genre 'into the wild'.

En haut, nous sommes deux ou trois féminines aux avant-postes et embrayons sur une partie plus plane et à l'aspect plus sécurisant, mais trompeur ! Le monotrace en forme d'entonnoir est parsemé de racines glissantes, difficiles à apercevoir dans l'obscurité, et il me faut souvent changer d'appui pour éviter de me prendre les pieds dans ce qui ressemble aux pièges sylvestres de certains contes de mon enfance...Un beau moment, rien d'autre que le bruit de notre course, de notre respiration, le faisceau de nos trois lampes dans l'obscurité, et ces deux rangées de troncs foncés qui jalonnent notre progression, tels des sentinelles.   La course devient d'une évidence limpide, je ne fais plus rien d'autre que suivre l'avancée de mes jambes, me dis que j'aimerais que cela dure toute la nuit.   Puis je prends la tête de notre groupe et accélère - je rejoins bientôt un large chemin et aperçois l'auvent du ravito.

Pas besoin de victuailles ou boisson, je continue donc et emboîte le pas à un jeune homme qui vient de me tendre mes gants, que j'ai laissés tomber par mégarde. Reconnaissance et remerciements. Nous revenons sur une jeune femme et formons un trio homogène jusqu'à l'amorçe de la descente de la combe Gourmand. Là je prends quelques longueurs de retard lorsque j'essaie de régler le faisceau de ma frontale et ressens les premières douleurs ....aie aie je vais avoir droit à de méga ampoules aux deux pieds.

Craintes confirmées au coeur de la descente, il me faut gérer la douleur et les glissades intempestives - où est cette sensation euphorique de légèreté de     tout à l'heure ? Bah pas grave, le plaisir pris reste immense de toute façon. Je suis attentive à bien contrôler ma descente à l'aide de ma respiration et en me positionnant bien - épaules, dos, hanches, la structure ne bouge pas.       

 D'autres moments superbes, où je serai seule, parfois doublée, parfois doublant d'autres participants. Je perds la trace du temps, confortablement installée dans ma solide coque physique, les airs envoûtants de Placebo dans les oreilles, toute à la magie des bois la nuit dans la combe de Brochon, le regard occupé à scruter la nature du sol à quelques mètres devant moi. 

Wow, raidard à droite ! Un pas, je glisse en arrière de trois...il parait que cela dure un gros 100 mètres....mes halètements me parviennent à travers la musique, j'entends également ceux qui me suivent, j'adopte une manière de grimper peu orthodoxe, à quatre pattes !

Au sommet, virage à gauche, et la béatitude d'une portion facile où le pas s'allonge et se presse. Puis à nouveau une belle descente, roulante et enfin technique, où je ralentis considérablement tant les contreforts de mes chaussures me blessent, et je débouche sur le bitume.                                                  

Y'a plus qu'à laisser aller....contente d'en finir car vraiment mes pieds me font horriblement souffrir, et en même temps déçue que ce temps nocturne en suspension doive prendre fin aussi vite. Bien sûr les muscles sont entamés, mais ils auraient pu supporter davantage encore. Quant au muscle cardiaque, il a bien supporté le régime très haut dans les tours que je lui ai imposé, pas de baisse sur toute l'épreuve. 


Données sur Strava


Arrivée

A l'arrivée : photo prise par André, j'aime la sensation de mouvement

 

André était à l'arrivée - pendant que je m'éclatais à courir dans la nuit, lui s'était occupé de changer la batterie de sa voiture, tombée en panne au moment où nous devions partir pour Brochon ! Heureusement qu' Alex avait pu nous véhiculer, en urgence, sinon j'aurais manqué le départ du Night & Run ! 

Belle ambiance festive dans la grande salle des sports, mais nous ne nous attardons pas. En partant, j'ai une pensée pour celles et ceux qui vont devoir nettoyer une fois la foule partie ! 


FEVRIER 3502

 

FEVRIER 3504

 

Le lendemain, les résultats sont en ligne sur le site, je peux donc voir où je me situe dans le classement :

 285°/470  scratch

27°/82 scratch féminin

4°/16 en catégorie V2 en 1h37'34" (9,22 km/h) à seulement 44 sec de la 3° ....très encourageant ça !! y'a plus qu'à trouver une solution à mes maux de pieds et.....

Le podium V2 : 
1 Vuillaume Mylène (10.07 km/h) 
2 Guinot Véronique (9.29 km/h)
3 Pauvelot Agnès (9.28 km/h)

 

Le classement général 

Ce résultat personnel, c'est de la valeur ajoutée à l'immense plaisir ressenti pendant ce trail nocturne !  

Et maintenant, il est grand temps de visionner la vidéo fort réussie de ce Night & Run in Brochon, mise en ligne sur le site du lycée

 

 

(Texte : Patricia - Photos : Pat, André, captures écran du film réalisé par M.S. Baard et P.Martin)