Samedi 20 avril, 7h55. A Arles. Alice, Claire et moi quittons Dan et Anne, après avoir pris un merveilleux petit-déjeuner en leur compagnie - ils nous ont accueillies la veille - en fait depuis quelques jours en ce qui me concerne, comme si nous étions des reines. Tous deux sont des ambassadeurs de la vie autrement, et bien sûr du vélo autrement, à travers Arles Gravel et Bike Café. D'ailleurs, est-ce le choix d'une vie autrement qui les a conduits au vélo autrement ou l'inverse, parabole de la poule et de l'oeuf....tiens, comme leurs poules, si belles et sereines et affairées à leurs vies de volailles heureuses dans leur pré, au fond du jardin. Un immense merci à vous deux, vraiment !
Je sais que l'espace d'un instant Anne vacille, elle aurait tant aimé être des nôtres, et j'aurais tant aimé qu'elle le soit. Qu'elle nous accueille pour nous voir partir sur cette Flèche qui la faisait rêver, alors qu'elle doit rester et continuer sa ré-éducation suite à ses graves blessures, en dit long sur sa résilience et ses capacités d'amitié et de partage. Anne sera présente dans mes pensées tout au long du weekend, et 2020 nous verra avec elle parmi nous.
8h15, aux Arènes d'Arles
C’est presque parti ! Les quatre mousquetaires version féminine sont à pied d’œuvre... hurray pour Swanee qui est à l'heure au rendez-vous sur les marches des arènes malgré un voyage jusqu’à Arles bourré d’imprévus et terminé fort tard dans la nuit. Nous allons prendre un café, et faire apposer le premier coup de tampon sur nos cartes de route, en bas de la rue Voltaire - la ville bruisse déjà des préparatifs de la Féria, et les rues ont été nettoyées par les employés municipaux après le lancement des festivités de la veille au soir, ouf ! Amusement à savoir que dans une heure, ce sont les taureaux qui vont s'élancer sur le parcours qui va nous conduire hors des murs de la ville.
Nous suivons les recommandations de Dan, et sommes vigilantes afin d'éviter tout bout de verre. Puis nous continuons en ordre serré sur la départementale jusqu'à la bifurcation sur une route gravel qui nous amènera à l'étang de Vaccarès. Ca y est, nous y sommes dans notre Flèche, de plain pied. Et nous sommes bénies par les cieux, la météo est hallucinante de clémence - soleil, températures modérées, très peu de vent. Wow. La magie de la faune et de la flore camarguaises est là et comme à chaque fois, je suis ensorcelée, je me promets de revenir pour un séjour d'observation.
Bientôt le phare, le chemin de digue, les vagues qui se brisent sur la plage de sable et les dunes. L'air marin est chargé de l'énergie du large, il est légèreté et effervescence, je respire à pleins poumons, mon corps s'épanouit et se connecte totalement au Tout. Les flamands roses sont là, moins nombreux que l'an dernier. Les moustiques sont là aussi, encore un peu endormis. Les touristes se font de plus en plus nombreux à l'approche des Saintes Maries de la Mer, où nous arrivons avec une heure d'avance en dépit de deux pauses non prévues sur la feuille de route
11h15, Saintes Maries de la Mer - 54,5 km
Second coup de tampon apposé sur nos cartes de route. Jus de fruit et eau gazeuse achetés à l'épicerie, café en terrasse, paquetages refaits, toilettes, photos.....nous repartons juste à temps pour voir passer la Manade, de superbes chevaux et gardians camarguais.
Nous poursuivons pendant une bonne heure sur des routes au bon revêtement, bordées par des étangs et des prés où taureaux et chevaux paissent. Les voitures ne sont pas vraiment une gêne, les bandes cyclables sont larges - j'ai choisi de transiter rapidement de la Grande à la Petite Camargue...le chemin est encore long jusqu'à Upaix.
Nous progressons en file compacte, quelques paroles, des rires, et de la concentration. Plusieurs pauses : crevaison lente ou pas pour Alice, sacoche qui frotte sur le pneu arrière pour Claire, les petits aléas qui font partie de cet exercice de style.
Flash visuel : une cigogne majesteusement plantée sur ses deux pattes, qui se tourne dans son nid avec une grace inégalée. Aisance totale et légèreté. Source d'inspiration, comme les flamands roses et les aigrettes aperçues un peu plus loin dans le Petite Camargue. Quelle joie de cotoyer ces oiseaux magnifiques, ne serait-ce que quelques heures.
Bientôt nous voici sur les zigs et zags de petites routes secondaires, au vent, sous le vent, toujours en formation serrée. Je suis attentive à protéger Alice au plus possible avec l'aide de Claire et Swanee, impeccables dans leur rôle de co-équipières. Les vignes gardoises délimitent notre ruban d'asphalte, jeux visuels géométriques à la périphérie, défilement de l'entrelac des lignes, du linéaire au chaos créateur. Plénitude de savoir toutes ces heures à pédaler ensemble devant nous. Etre en voyage, à vélo, est un bonheur sans pareil.
Des chemins agricoles viennent casser la monotonie de l'asphalte, mon spad est heureux de retrouver son terrain de prédilection et je suis tout aussi heureuse que lui !
Tiens, Vauvert, un lien quelconque avec l'expression 'aller au diable Vauvert' ? Note mentale, recherches à effectuer au retour - à voir ici. Puis Générac. Je m'égaie de traverser ces bourgades choisies comme points de passage lors du traçage de l'itinéraire, je savoure cette transposition ou translocation entre carte mentale et carte physique - pétard, ce que la vie est magique !
A Générac, je tente des calculs mentaux totalement improbables pour m'assurer que nous sommes en conformité avec mes prévisions horaires....qui s'avèrent fausses. Conformité, horaires, calculs, prévisions....tout ce qui ne fait plus partie de ma réalité, alors forcément ça coince un peu et met mon cerveau en surchauffe. Du coup je choisis de faire simple et j'opte pour un tableau de marche épuré : 6 heures pour 100 km, pauses et arrêts inclus, à multiplier par 4, et basta ! Yeah!!
Survient un premier micro-plantage de suivi de trace de ma part, après Garons et avant Bouillargues, un retour de 200 m en bord de balustrades et hop nous voici à nouveau sur la trace. Nous suivons une voie gravel en bord de canal, le top.
15h20, Bouillargues. 121 km.
Apposition du troisième tampon sur nos cartes de route. Avons trouvé un bar pmu ouvert dans le village, après un détour de notre trace qui nous faisait passer sur le pourtour du village- gravel oblige. Le patron est avenant et diligent, les sandwiches sont les bienvenus Juste le temps de poser une fesse sur une marche ou sur une chaise après avoir revu les paquetages, avoir fait un tour aux toilettes, ou tenté de répondre en quelques mots aux questions posées sur notre entreprise - pas la peine de trop nous attarder à donner des détails d'ailleurs, trop en dehors des cadres de réalité de la plupart des gens, pour autant toujours bienveillants et encourageants. Nous repartons aussi vite que possible, notre avance a fondu comme neige au soleil.
En point de mire sur notre feuille de route, le Pont du Gard. Nous croisons au large de Nîmes sans encombre grâce à une succession de chemins et routes vicinales. Après Meynes, le tracé devient enchanteur et une fois le bourg de Sernhac traversé, nous voici dans un chemin pierreux à l'assaut de la colline. Swanee devient la fée qu'elle est, habile et légère dans le franchissement des marches. Nous attendons un peu au sommet, Alice a chuté sur le bas-côté, et Claire a opté pour la prudence. Ce passage dans les collines entre Sernhac, Lédenon et St Bonnet du Gard est de toute beauté, nous sommes aux anges et le temps devient étale.
Bientôt le Pont-du-Gard sous nos yeux - c'est juste wow!!! Le temps d'une pause photographique, de rires et bavardages et nous traversons ce pont de légende. De l'autre côté une boucle vététisante nous attend, l'euphorie domine. Les petites routes sont belles, tranquilles et charmantes. Un peu avant St Maximin, je réalise soudain que le temps est passé, et que très bientôt les magasins vont fermer pour la nuit. Alice commence à peiner dans les montées, nous l'attendons ou modulons notre progression.
18h55, Saint Siffret. 171 km.
Notre prochain pointage est à St Siffret, où j'ai prévu un selfie de groupe devant le panneau d'agglomération - ce que nous faisons. après moultes contorsions pour être toutes dans le viseur...heureusement Claire est douée pour les selfies ! Chouette surprise, nous apercevons une épicerie encore ouverte quelques hectomètres plus loin, emplettes rapides de boissons et bananes. Je laisse faire les filles et téléphone à un camion pizza à Saint Geniès de Comolas pour commander 4 pizzas, nous y serons dans une heure et demie environ. Nous nous habillons un peu plus chaudement, il fait frais.
Heure du crépuscule, félicité. Alice reprend un peu de couleur, le ciel se pare de ses plus beaux atours, la traversée enchanteresse de Pouzilhac, puis celle de St Victor-la-Coste, nous donnent des ailes. Energisées de tant de beauté. Nous déroulons tranquillement dans cette ambiance ondulatoire et douce des vignobles et bois.
20h45, La Pizzaïola à Saint Geniès de Comolas - 200 km
En pause restaurative et reborative jusqu’à 21h30, en bord de route, sur la place centrale du village où s'amuse la jeunesse locale. Les pizzaiolos sont adorables, et nos pizzas sont prêtes. Nous nous jettons sur la première pizza, puis la moitié de la seconde....déjà nous n'avons plus faim, et chacune s'affaire à se préparer pour les longues heures nocturnes qui vont suivre. Nous repartons avec chacune deux tranches de pizza dans du papier alu.
Et ensuite c'est parti pour jusqu'au bout de la nuit !
Nous traversons le Rhône peu de temps après, à Montfaucon. Nous longerons le Rhône puis le canal de Donzère-Mondragon jusqu'à Bollène. Dans un premier temps, nous attend une section de graviers épais et non stabilisés, où la roue avant peut partir en dérapage à n'importe quel moment - l'assoupissement lié à la digestion, qui aurait pu nous guetter, devient caduque en quelques minutes. Un peu plus tard, nous trouvons la Voie Rhona au revêtement de velours grand luxe.
Une troisième erreur de lecture de mon tracé, la plus conséquente, et nous faisons un bon kilomètre en aller-retour sur le chemin du Petit Frigoulier - mes camarades sont parfaites, pas une récrimination.
Nous voici de retour sur le chemin de berge du Rhône. Avec Swanee nous allons bon train, la meilleure façon de faire sur un terrain aussi accrocheur. Claire épaule Alice un peu en arrière. Des images et sensations de La Malteni me reviennent, joie à rouler sur les chemins empierrés, je goûte la nécessité d'un engagement total. Je garderai une tendresse toute particulière pour ces beaux moments de chevauchée nocturne en bord de Rhône puis du canal, en compagnie de Swannee. Nous sommes si occupées à notre progression que nous distançons beaucoup trop Claire et Alice, qui hésitent à un embranchement....Claire a la trace, donc tout est ok.
Bientôt ce sera Bollène, calme et spacieuse à minuit, après une navigation à vue puisque le chemin attendu n'existe plus.
Dimanche 21 avril - 0h45, Saint Restitut. 245 km.
Après Bollène, nous empruntons une suite de petites routes et bifurquons à plusieurs reprises sur des chemins. Le rythme des changements de surface est bienvenu. La nuit commence à s'étirer, Alice a de plus en plus de mal.
Au bas de St Restitut, nous trouvons un panneau indicateur, cela fera l'affaire pour le selfie qui prouve notre passage ici....Michèle Hugon n'a manifestement pas pris le temps d'examiner le parcours gravel que je lui ai soumis pour validation puisque certains des points de contrôle auxquels elle nous oblige sont en-dehors de notre itinéraire, et nous oblige à des détours coûteux en temps et efforts.
Nous repartons après le non-sens du selfie collectif devant le panneau, Alice a pu s'étirer et va un peu mieux. A l'entrée de Grillon, bruits de fiesta qui nous parviennent d'une salle municipale, des personnes dehors dans l'obscurité, Alice les hèle au passage, ils sont ok pour nous approvisionner en eau.....on verra une autre fois pour l'alcool, hein ? ....nous repartons après les propos d'usage, et vous faites quoi, à cette heure ? et où vous allez ?....et oui nous savons que nous sommes barjottes.
Rencontre fortuite et rapide avec ces jeunes gens qui, peut-être, se seront demandé le lendemain s'ils avaient halluciné ou pas. Fun !
Plus loin une autre surprise nocturne : une impasse totale au bout d'un chemin de galets, avec une rivière à deux bras difficile à passer sans risque de choir dedans, je décide donc un demi-tour et ré-invente un itinéraire au creux de l'obscurité. Fun également !
A partir de là, au mitan de la nuit aux températures douces, les kilomètres s'égrennent à une lenteur paralysante, nous entourons et attendons Alice qui n'en peut plus puis tombe de sommeil - je gamberge, nous avons largement outrepassé les délais horaires, nous aurions dû être à Nyons à 1h30 du matin, et nous en sommes encore à 40 km. Il nous faudra 4 heures pour effectuer ces 40 km en nous calquant sur la vitesse d'Alice. Une épreuve pour elle de devoir tenir sur le vélo et de continuer à pédaler malgré son épuisement et les douleurs, une épreuve pour nous de devoir rouler aussi lentement et de ne pas avancer, il faut bien le dire.
Notre traversée nocturne des collines du vignoble du Vaucluse fut le théâtre de notre solidarité.
4h10, Nyons, 287 km
N'ayant pas aperçu les panneaux d'agglomération de Taulignan, je décrètai un arrêt contrôle et selfie collectif à l'entrée de Nyons. Ma décision de capitaine était prise : nous allions accompagner Alice sur la portion gravel entre Nyons et Curnier, et si les jambes et la forme ne lui revenaient pas au bas du col de Peyruergues, il nous faudrait poursuivre en trio pour retrouver le plaisir de rouler à notre main. Alice, courageuse et vaillante, a jeté ses dernières cartouches dans les coups de cul gravel avant Les Pilles, et nous avons choisi d'un commun accord, en cénacle autour de la fontaine de Curnier, de l'amener jusque Ste Jalle et à la conclusion de notre nuit, moment où nous nous séparerions.
La décision fut légère, d'autant plus que Anne Haycraft, copine de longtemps et d'ultra distance, et son amie Kate venaient à notre rencontre au lever du jour pour nous accompagner sur ces routes qu'elles connaissent si bien. Confirmation téléphonique : Anne viendrait à la rencontre d'Alice et finirait de concert avec elle.
Au coeur des Baronnies, notre trio s'est donc envolé au lever du jour dans le col de Peyruergues. Nous partions à la poursuite de notre Graal matinal : boucler 360 km en 24 heures, la distance plancher pour voir notre Flèche validée par l'ACP. Moments magiques, réveil des muscles, pulsations et intensité. Tendues toutes les trois vers le même but.
Le pointage de la 22° heure se fit au 4° kilomètre de l'ascencion du Peyruergues, et encore un selfie dans la boîte à Claire.
7h05, Saint Auban-sur-Ouvèze, 325 km
A Saint Auban sur Ouvèze, après un énième selfie pour le contrôle prévu par Michèle Hugon, nous retrouvons Anne et Kate qui s'étaient levées à 3h00 du matin pour venir à notre rencontre et nous encourager. Solidarité féminine, j'ai adoré leur marque d'amitié. Anne a continué sa route, Kate a fait demi-tour et est restée avec nous.
Il nous restait le col de Mévouillon à franchir, puis ce serait la descente en faux plat jusqu'au bas des gorges de la Méouge. Un peu avant le sommet du col, atteint à 7h55, j'échange rapidement avec Kate qui me dit avoir roulé les 21 km jusqu'à Salérans en 31 mn - mon cerveau carbure à toute allure, si nous couvrons cette distance en mode contre-la-montre, nous avons une chance d'accrocher les 360 km pour 8h30 du matin, notre Graal est encore à portée de roues. Et ce fut le signal pour 30 minutes de folie généreuse, dans la roue de Kate. Pétard, ce que ce fut fun, hein Swannie ? Et toi Claire quelle ténacité et quel esprit d'équipe tu as démontré en t'accrochant comme tu l'as fait, au mépris de ta fatigue et de ta douleur au genou. Yep les girls sommes des warriors totales !!!
8h30, avant Salérans, 356 km
Une fois le jeu arrivé à son terme, il nous manquait 4 km au compteur - rien à battre, nos visages expriment notre ravissement sur la dernière photo de notre Flèche....comme des gamines en cours de recréation qui viennent de faire une blague d'anthologie ! Tu parles, nous avons roulé à presque 40 km/h de moyenne sur les trente dernières minutes, lâcher total d'adrénaline, yeah!!
Nous avons petit-déjeuné chez Kate, une fois encore traitées comme des reines. Anne est arrivée, sans Alice qui avait mis la flèche à St Auban-sur-Ouvèze. Le temps d'un bisou, et hop il nous fallait filer pour être à Upaix avant 10h30 et retrouver nos hommes qui nous attendaient là-bas.
Requinquées, nous avons pu apprécier le grandiose spectacle des gorges de la Méouge à plein - yep je reviendrai par là-bas, tellement splendide et attirant. Puis ce fut Laragne et la montée finale sur le bourg de Upaix.
A 10h15, Upaix, terme de notre épopée.
Nos hommes là-haut, tous sourires, au milieu de la cohue cyclo-touriste. Nous posons nos machines, nous nous embrassons et congratulons, et allons procéder aux formalités ACP. Séverine et Didier sont là eux aussi, nous remplissons nos cartes de route, nous jouons le jeu dans son intégralité, je sais cependant que Michèle Hugon refusera de valider notre Flèche en raison des 4 kms manquants, ce qui me parait légitime et ne me pose aucun problème.
Par contre, la façon dont elle nous a reçues et interpellées témoigne de la faiblesse de l'ACP - ou est-ce la sienne propre ? Ses seuls propos ont été : "Qui est Patricia Berthelier ? Ah je voulais vous dire, l'esprit de la Flèche Vélocio, c'est un maximum de kilomètres roulés, et en ligne droite, puisque les flèches c'est toujours tout droit..alors le gravel est impossible dans le cadre d'une Flèche Vélocio." Quel accueil vibrant de chaleur humaine. Evidemment le fait qu'il nous manquait 4 km n'a fait qu'ajouter de l'eau à son moulin - inutile de vouloir arguer avec une telle grande prêtresse....Déclaration sonore de ma part : le vélo proposé par l'ACP ou même la FFCT, dans sa rigidité codifiée, n'a vraiment plus rien qui puisse me tenter, point final.
Amusant de contraster le mot 'fédération', ce qui est sensé fédèrer et rassembler et unir au-delà des différences, avec la réalité présentée par les ardents défenseurs de la Flèche Vélocio, contrôles, vérifications, absence de confiance et définition unilatérale de ce qui est admis ou pas, du bien et du mal - quelle personne sensée voudrait d'un monde pareil ?
Mon choix est fait. Vivent les copains de mon Team Cyclosportissimo, qui ont su s'affranchir des diktats sous la conduite éclairée de notre boss Patrick Gilles, vivent les libertaires du vélo comme Dan, Swanee, Anne, Thierry, et tous les fous du bikepacking sur les chemins, qui toujours inventent leurs propres itinéraires et leur vie.....il y a encore tant à créer, loin de la maladie du contrôle et du pouvoir. Et tant d'amitié à partager. Et tant de possiblités.
GIRLS' POWER!!! Au total 378 km parcourus, 2730 m de dénivelé +, sur un lapse de temps de 25h45, dont 20h45 pédalées.
Et surtout l'essentiel à mes yeux : nous avons su créer quelque chose de différent, de fun et de joyeux, en-dehors des sentiers battus. Nous avons été capables de créer de la confiance, de la gaieté, de l'aventure, de l'amitié et de la liberté, nous avons roulé 24h00 ensemble en itinérance gravel et en autonomie totale. Et ce bonheur vécu en équipe, nous pouvons maintenant le retrouver et le re-créer à notre guise, il est nôtre pour toujours, et constitue un point de référence solide sur lequel nous pouvons nous appuyer pour accéder à un monde encore plus vaste, encore plus beau, encore plus chargé de possibilités. Nous l'avons fait !
Et maintenant quoi d'autre est possible ?
Merci ma Claire, merci Swanee, merci Alice. Vous avez été merveilleuses. Et vivement notre Flèche Gravel 2020 avec Anne !!!
Photos Pat