Les organisateurs de Paris-Brest-Paris ont décidé d'inclure dans la préparation à cette randonnée longue distance de légende, l'année précédant l'épreuve, des brevets pré-qualificatifs. Victime de son succès, le PBP Randonneur risque de crouler sous les demandes d’inscription. Pour pallier à ceci, les aspirants au PBP 2011 devront effectuer au moins un BRM (brevet de randonneurs mondiaux) qualificatif cette année. La règle étant que plus le BRM effectué sera long, plus le dossier de demande d’inscription sera pris en considération tôt, dans l’année 2011. La rumeur veut qu’un BRM 400 effectué en 2010 devrait pouvoir garantir une inscription.
La préparation au PBP 2011est donc désormais plus axée sur le qualitatif.
Avant le BRM 400 km du Mont Beuvray, organisé par les Randonneurs Dijonnais les 7 et 8 mai, nous avions dans les jambes Patricia et moi celui de Clermont qui correspond à un 200 km enregistré en bonne et due forme sur les tablettes de l’Audax Club Parisien.
Bon autant dire que ce 400 me plaisait sur 2 tableaux, d'une part celui que je viens d'évoquer et ensuite pour ma préparaton personnelle au RPE dans 15 jrs. Et de plus il partait à 5 km de chez moi.
La veille de partir on se concertait Patricia et moi au téléphone pour savoir si on allait y participer. En effet soignant une gastro carabinée, comme désormais je suis un habitué à cette époque de l'année, on décidait tout de même de tester le bonhomme et la machine.
Patricia, cette année, n'est pas trop branchée longue distance, elle s'est dispersée sur d'autres activités, autant dire qu'avec seulement un 200 et quelques petites sorties elle comptait bien que son expérience allait lui servir.
Arrivés au local des Randonneurs Dijonnais, Michel Bochard le GO nous explique le topo et ça nous convient bien.
Prévu à 21 h le départ nous oblige à actionner tous nos gadgets luminaires d'entrée. Michel décide de faire 2 groupes et on prendra le premier wagon pour une première halte Contrôle à Montbard 80 km plus loin.
Avant la bosse de Sombernon, qui sert à évaluer la troupe, Patricia glisse un peu derrière, je reste avec elle et le regroupement se fait en haut.
Arrêt à Montbard. La patronne du bar qui a retardé sa fermeture pour l'occasion nous acceuille et tamponne nos cartons, label exigé sur ce genre de manifestation. Il est prévu 5 contrôles sur le parcours.
La traversée du département 89, celui de l'Yonne, est constamment parsemée de casse-pattes et de champs de colza. Si on ne distingue ni les uns ni les autres dans la nuit, on les sent bien - je parle bien des casse-pattes et des champs de colza , l'effort d'un côté et l'odeur de l'autre. Je préfère nettement l'effort. Patricia est également de mon avis.
La progression se fait allègrement, le vent est quasiment nul, un 6 ° circule tout de même dans l'air.
Michel est ce genre de cyclo au long cours qui connait bien son affaire et il mène son groupe tambour battant. Deux gars de Bourbon Lancy lui prêtent main forte, longs relais nocturnes devant.
Vincelles sera notre deuxième contrôle mais pas notre deuxième arrêt, un collègue ayant pris l'habitude de crever de la même roue ( il nous fera le coup trois fois). Il doit être 2 h voire plus du matin et bien sûr les commerces sont bouclés, Michel l'avait envisagé et fera office d'apposeur de tampon.
Rouler de nuit apporte son lot de bonheurs qu'on ne retrouve pas en plein jour. Le peu d'automobilistes que l'on croise sont impressionnés par notre groupe de cyclistes habillés comme des sapins de Noël, les dépassements se font à distance respectable et en ralentissant sensiblement, c'est une note appréciable.
La notion du temps qui s'écoule est aussi différente, le petit jour arrive assez vite, c'est le moment où la concentration demande à être redoublée.
Vézelay nous attend donc au petit jour et servira de tremplin pour plonger dans la Nièvre, 3ème département parmi les 4 que comprend la Bourgogne.
Après un petit arrêt dans cette commune qui abrite une magnifique basilique, la descente se fait dans une petite brume dégageant une fraîcheur qui tient nos organismes éveillés. Michel me donne la température relevée sur son compteur, 4 ° !!! C'est quand les saints de glace ?
Le relief change, le Morvan se distingue par ses toboggans plus nombreux et plus longs. Patricia maudit cette partie où Chateau-Chinon, ville chère à Mr François "Tonton" Mittérand, est programmée pour notre 3 ème pointage. Il est 8 h du matin et dans une bosse elle est terrassée par la faim, petite collation oblige qui sera suivie du petit déj' au PMU prévu pour le contrôle. On retrouve le groupe qui avait continué sans nous.
Finalement par la suite on progressera seuls tous les deux, l'occasion aussi de profiter du site que nous propose le mont Beuvray. La route se faufile au milieu de ce décor aux couleurs vertes différentes, dans ce merveilleux parc régional du Morvan. St Léger sous Beuvray marquera la fin du département 58 et le début de celui du 71 : la Saône et Loire se profile.
Patricia s'est refait une santé et est moins stressée par l'effet groupe peut être.
Marmagne sera la prochaine étape et l'occasion de se restaurer comme il se doit vu l'heure, 13 h à ce moment précis. S'il y a une chose que je retiens en S et L c'est bien l'amabilité des gens. Attablés à la terrasse du bar resto pas une personne ne nous croisera sans le petit bonjour suivi du bon appétit, cette remarque se trouve confirmée partout où je mets les pieds ici, en pays minier terre d'ouvriers pour la plupart.
On a commandé 2 bons casse-croûtes et 2 coca, boisson que je n'ai pas l'habitude de consommer mais qui s'avérera comme une eau bénite. Mon ventre qui m'a handicapé jusqu'à présent comme par enchantement se sent comme soulagé. Est-ce grâce à ce breuvage dont il est vendu 1.5 millard de bouteilles par jour dans le monde ?
Les batteries sont rechargées, ils nous restent 100 km pour boucler ce brevet. Plus loin après Couches les Mines on aperçoit notre groupe, ce sera l'occasion de finir tous ensemble. On vient de quitter le 71 et de rentrer dans le 21, le département de la Côte d'Or cher à mon coeur.
A Nolay d'autres bosses nous attendent et à Bligny sur Ouche avant dernier contrôle et dernier coca avalé ce n'est plus qu'une simple formalité pour rallier Dijon. Cette route, je pourrais l'effectuer les yeux fermés.
Voilà un 400 ma foi bien rempli et Patricia peut s'estimer contente, au vu du peu de km engrangés cette année - elle l'aura fait grâce à son vécu longue distance et en plus elle avait son mulet hyper lourd.
Et merci à tous nos accompagnateurs bien sûr.
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André