A ne pas manquer de lire : le très bel article de notre fondateur et boss charismatique du Team Cyclosportissimo, Patrick Gilles, à propos de sa Flèche Vélocio 2017 dont il était le capitaine. De quoi motiver encore davantage de troupes !
Le récit vivant et dynamique en diable de Pascal Bride, notre autre chef de file, des 24 heures Vélocio vécues avec Thomas, Cyrille, et Alex sous forme de défi. (à trouver milieu de page web)
Cyrille est l'auteur d'un autre beau récit de la Flèche Vélocio estampillée Team Cyclosportissimo, et conduite par Pascal Bride. A déguster !
Et bien, je l'avoue, je ne sais comment débuter et poursuivre ce compte-rendu du weekend qui vient de s'écouler. Bien plus facile de poser le derrière sur la selle et de pédaler pendant 24 heures, en suivant une bande de goudron qui ne cesse de se dérouler sous nos yeux, à la lumière du jour ou de nos lampes.
Mais tout d'abord une dédicace spéciale à Isabelle, qui attendait avec tant d'impatience cette date du samedi 15 avril pour pouvoir s'élancer sur cette Flèche Vélocio. Je sais combien tu as été déçue de ne pouvoir être des nôtres, contrainte à un forfait de dernière minute. Mais ce n'est que partie remise !
24 heures partagées avec Claire, partenaire idéale. Perfection : sans aucun conteste, c'est ce mot que je retiendrai pour qualifier notre aventure Vélocio. Accord parfait, itinéraire parfait, météo parfaite, déroulement parfait, assistance parfaite, rythme et tempo parfaits. Plaisir, joie, et bonheur à exister dans l'instant, sans gamberge inutile, à puiser notre force en nous, en notre duo, en la dévotion d'André - aux petits soins pour nous pendant toute la nuit. Et comme toujours, force également puisée dans le fonds universel que la nature met à notre disposition, inlassablement et avec tant de générosité. Avec la tranquille assurance que nous serons toutes les deux au rendez-vous de Vénéjan, fixé au dimanche pascal à 8h00 du matin. Et que nous y retrouverons tous les copains du Team Cyclosportissimo, eux aussi auteurs de bien belles flèches Vélocio, peloton de l'amitié égayé sur toutes les routes de la Provence, des Cévennes, des Alpes du sud, de l'Ardèche, des Bouches du Rhône. Alors forcément, tout a coulé de source : aller au bout de ces 24 heures en suivant l'itinéraire tracé au creux de l'hiver, et en adéquation avec notre feuille de route, en toute sérénité et avec tellement de plaisir. Pour que Claire garde un merveilleux souvenir de sa première nuit à vélo, et de son premier 24 heures à vélo, et pour que notre entreprise féminine dont je suis si fière soit une superbe réussite et donne envie à d'autres copines de venir nous rejoindre dans ce temps hors routine l'année prochaine.
Voilà, c'est aussi simple que cela.
La Team Cyclosportissimo sur les traces de Vélocio
http://www.cyclosportissimo.com/la-team-cyclosportissimo-sur-les-traces-de-velocio/
Pour comprendre ce qu'est une Flèche Vélocio
Des kilomètres à gogo pour les cyclosportissimo !
http://www.cyclosportissimo.com/des-kilometres-a-gogo-pour-les-cyclosportissimo/
Le bilan des Flèches Vélocio du Team Cyclosportissimo pour 2017. Impressionnant !
Je ne sais pour toi, Claire, mais en ce qui me concerne je suis encore éblouie par certains éclairs de sensations, ce sensationnel des heures vécues ensemble. Je vais en égrener quelques uns ci-dessous, dans le désordre. Pour mieux les garder en mémoire, et pour que ces instants si riches viennent aussi me donner de leur force lors d'autres aventures à vélo. Et viennent enrichir le substrat de mon humanité. De notre humanité à toutes et tous.
Bien sûr, si toi aussi tu veux inscrire noir sur blanc ce qui te reste de ces 24 heures, ce sera un honneur pour moi que d'intégrer tes mots et phrases à cet article sur Pérégrinations.
Le topic sur FB, la trace des réactions à chaud !
https://www.facebook.com/patberthelier/posts/10213042829652456
Les passages obligés de la Flèche
Le temps du rire avec nos premiers selfies devant les panneaux d'agglomération - au départ à Mondragon, puis à Monieux, puis la nuit. Contorsions multiples, cadrages improbables, lunettes et casques qui mangent nos visages. Le respect du règlement contraignant de l'ACP nous a amenées à des postures risibles voire ridicules - ce détournement de la rigueur sérieuse me plait infiniment. Et si j'en crois les fous rires des autres équipes du Team Cyclosportissimo à l'évocation de leurs selfies nocturnes, y'en a plein d'autres que cela amuse !
Le temps de la pleine présence au monde avec notre ascension des Gorges de la Nesque. Toutes deux imprégnées de l'absolue beauté des lieux, et de ce caractère sacré qui s'en dégage. De ce silence si vivant de résonances et des cris des oiseaux. Et qui parle des temps anciens et des forces de la nature. Là j'ai soigneusement fait le plein d'énergie, je me suis imbibée de la puissance des roches, pleines des traces des flots tumultueux d'antan. Puis ce fut au tour du magnifique plateau d'Albion, et de ses terres de lavande ouvertes au ciel et au vent, de nous aiguillonner - arrivées dans le pays de Lure, nous avions presque deux heures d'avance sur mes prévisions horaires. Ensuite, sur les contreforts orientaux de la montagne de Lure, vint le temps de nos regards perdus dans les sommets du sud Vercors, dont le majestueux Mont Aiguille, ou ceux du Dévoluy - nous étions sous le charme de cette petite route entre Ongles et Peipin.
Le temps des pauses joyeuses, bien qu'affairées. Lorsque nous pouvions enfin déplier notre corps, et retrouver la station debout avec bonheur. Au bord de l'étang de Monieux, pour notre premier repas - glouton pour moi, plus modéré pour Claire. Au Bar-Tabac de Peipin, en bordure des nombreux jeux de pétanque fort animés. Au bord des nombreuses fontaines, trouvées au hasard des villages traversés et si souvent pittoresques. Villes-sur-Auzon. Saint Etienne les Orgues. A Montfroc. Puis plus tard dans la nuit à Mirabel-les-Baronnies. A Montbrun-les-Bains, pour un repas du soir trop gargantuesque à La Tentation, pris en compagnie de notre André, après la longue montée très ventée, sur le col de Macuègne, tout au long du Jabron.
Le temps de nos deux pauses nocturnes et de nos retrouvailles avec le Nemo et surtout avec André. La première à Bourg Saint Andéol, à une heure du matin, après 4 heures d'avancée dans le vent et ses bourrasques. Déjà mises à mal par le vent de face dans la longue vallée du Jabron, ces premières heures de la nuit ne furent guère faciles, mais aucune de nous deux ne s'est plainte. Nous avons avancé, vaille que vaille. Je me suis contentée d'une bordée de jurons lorsque cet abruti de Garmin 800 nous a plantées en plein dédale entre La Baume de Transit et Pierrelatte, ne voulant plus rien savoir, malgré une charge suffisante. Celui de Claire avait rendu les armes depuis bien plus longtemps encore. Heureusement que le reste du parcours était bien imprimé dans ma mémoire. Certes j'avais les photocopies de carte, mais pas mes lunettes. André nous avait aménagé une vraie halte sur la place de la mairie, à l'abri du vent sur une terrasse vide et sombre de café. Dodo quelques minutes, emmitouflées. Nous inertes, André alerte. Puis après plus d'une heure, comme par magie, nous sommes reparties à l'attaque des pentes en direction de St Remèze, en pleine forme.
La deuxième pause, au belvédère des Templiers, en surplomb de la Maladrerie. Beaucoup plus tard, à 5h15 du matin. Tellement de joie à apercevoir le ballet de la lampe torche d'André au loin, mais n'osant pas tout à fait y croire. Nous avons toutes les deux sombré dans un sommeil immédiat, au chaud, dans le cocon préparé par André, tandis qu'il se chargeait de nos vélos et de tout le reste, j'imagine. Pour émerger 45 minutes plus tard - vite boire un café, avaler un truc à manger, nous habiller chaudement, et voilà c'était reparti. Le jour pointait le bout de son nez, la 22° heure était derrière nous. La suite allait advenir sans encombres.
La partie était gagnée, ce dont nous n'avions jamais douté. Même pas lorsqu'un marcassin totalement inconscient des furies qui fondaient sur lui avait débouché au détour d'un taillis, dans la descente sur Vallon Pont d'Arc. Coup de semonce qui nous servit de leçon : nous avons ensuite fait toutes les descentes avec les doigts sur les leviers de frein, et dès que les taillis se faisaient profonds aux abords de la route nous chantions à tue-tête 'il était un petit navire' ou émettions des bruitages sonores propres à faire s'enfuir les bestioles. Beau duo de voix, je vous assure !
Pas douté non plus que nous viendrions à bout de cette Vélocio destinée à ne pas être homologuée, puisque nous n'étions que deux au lieu de trois, à l'attaque très pentue de la montée sur le col de Serre de Tourre au sortir de Vallon Pont d'Arc. Pourtant nos jambes furent alors chauffées à blanc en cette fin de nuit.
Très vite, il fut 8h00 du matin. Pile devant la mairie de Vénéjan. Timing parfait, je vous l'avais dit. Pour le fun, la montée en pavés jusqu'au Moulin, et voilà nos 24 heures étaient écoulées. Comme toujours, soulagement à ce que ce soit fini. Et comme toujours, cet étonnement à ce que ce soit déjà fini. Comme sur des roulettes.
Ah voici Pascal, Thomas et Cyrille...et Alex, portant les stigmates d'une chute survenue à l'arrivée. Le temps d'une autre journée de bonheur nous avait déjà happées : les quatre autres équipes du Team Cyclosportissimo se retrouvaient, se congratulaient, riaient, s'inquiétaient du retard de certains, et bientôt prendraient quelques heures de sommeil bien méritées avant de reprendre le fil des discussions passionnées au hasard des bungalows. Puis ce fut le temps de célébrer tous ensemble, cyclistes et assistances, autour d'une belle tablée. Que le bon temps passe vite, trop vite.
Le temps de la célébration avec nos inspirateurs et chefs de file au premier plan : Pascal, Patrick et notre merveilleuse Delphine....et un peu plus loin notre angélique Coco
Les données tronquées de notre périple sur Strava
Merci à Sergio, Pascal, André et Claire pour toutes les photos ci-dessus.