Le titre "Gravel Perspectives", au-dessus d'une superbe photo noir et blanc d'un groupe de cyclistes baroudeurs, m'intrigue. Gravel roads...routes de gravier, voici l'image d'un nouveau type de course cycliste.
Voyons ça de plus près : lundi matin, je parcours la revue en ligne XXC n°18 dans le train Dijon-Villefranche. Ce dernier numéro est en grande partie consacré à l'un des évènements phares du monde des 'gravel grinders', la TransIowa300 v9, édition 2013.
'Gravel grinders' ? Littéralement : les broyeuses de gravier. Il me plait ce nom évocateur donné par les américains à ces courses qui se déroulent entièrement sur routes de gravier, chemins de terre, chemins blancs ou bien encore routes forestières, et dont les distances s'étagent de 150 à 500 km. Les états du Midwest sont le berceau géographique de ces courses pas comme les autres, dont la popularité augmente à très grande vitesse, telles la TransIowa300, la Dirty Kanza 200, la Land Run100 à Stillwater (Oklahoma), pour n'en citer que quelques unes (voir Gravel Grinder News pour les autres).
Origine photos : Jeremy Kershaw's blog
Les raisons de ce succès ? Elles sont à trouver dans la diversité des participants, vététistes, cyclo-cross men, routiers, et de leurs montures typées pour leurs pratiques habituelles respectives. A mi-chemin entre cyclosportive et challenge aventureux, notamment pour les plus longues, elles sont exigeantes et amènent les concurrents à se dépasser, à se mesurer, tout en les obligeant à rester solidaires, puisque les parcours ne sont ni flêchés, ni sécurisés - à chacun de se débrouiller avec son road book et de ne pas manquer les quelques points de contrôle / ravitaillement obligatoires. Et puis les concurrents n'ont pas à se soucier du traffic routier, des centres urbains et de leur signalisation, leur seule préoccupation étant d'éviter la traversée des bêtes puisque la course se déroule en pleine nature. Il faut lire l'article de Paul Errington, du Team Salsa, sur sa TransIowa 2013 pour se faire une idée de l'attrait incroyable qu'exercent ces courses nouveau genre sur des coursiers, ou simples cyclistes, déjà fort expérimentés. Son récit palpitant ne peut laisser indifférent, et vous donne une envie folle de vous retrouver vous aussi au départ de l'une de ces épreuves.
Oui, mais l'Iowa, c'est loin !
De fil en aiguille, j'ai découvert cet univers cycliste qui m'était totalement inconnu jursqu'à maintenant et qui, je crois, ne l'est guère moins dans l'hexagone.
Pourtant, en Europe, une épreuve phare de cette discipline, la Birken Sykkel et sa version ultra, rassemblent 17 000 cyclistes à Lillehammer, chaque année ! Cet autre témoignage du britannique Paul Errington ne manque pas non plus de donner envie de s'essayer à la Birkebeiner Gravel Race, fin août. La Norvége est tout de même moins loin que l'Iowa !
Mais plus près encore de chez nous, la première 'gravel grinder' devrait voir le jour en Grande Bretagne bientôt ! Le 5 avril, au Pays de Galles, les inscrits à la Wildcat Grr-avel 100 et à la Two Ton 'O Gravel 200 (les distances sont en miles, bien sûr !) pourront s'élancer soit sur leur vtt, soit sur leur vélo de cyclo-cross. Les inscriptions sont closes depuis belle lurette...pour 2015, il faudra s'y prendre à l'avance ! Les modalités de course empruntent à la fois aux 'gravel grinders' américaines, comme la DK200 ou la TransIowa300, et aux monuments de l'ultra vététiste, comme la Great Divide Race ou la Colorado Trail Race ou bien encore l'Arizona Trail Race, puisque l'engagement est gratuit et que les participants sont en autonomie, tout en bénéficiant d'un suivi gps de leur position ('live route tracking').
Ce qui devrait être intéressant à suivre en direct sur Trackleaders.com !
Bon, je vous laisse, d'autres articles passionnants m'attendent sur le blog de Tim Eck, compère de Paul Errington dans le team Salsa, ainsi que sur le blog de Guitar Ted, figure déjà légendaire de la scène du 'gravel grinding', puisqu'il est l'organisateur de la TransIowa300. Un personnage absolument hors normes !