D'accord, d'accord, le titre fait un peu provoc. Mais pourtant c'est bien ce que je me suis dit hier, samedi, lors de ma sortie VTT. Evidemment, si j'avais été en vélo route, probablement que la teneur de mon monologue intérieur eût été bien différente !
Après une semaine de séances quotidiennes sur le Bushido, le besoin incoercible de tâter le fond de l'air était bien présent. Le vélo route par des températures négatives étant souvent synonyme de bronchite dans mon cas, abandon de l'idée d'une sortie club........et séance VTT solo sur les tablettes. Les 4h30 prévues à tourner les pattes pouvant se scinder en 3h00/3h30 sur le spad + le complément horaire sur le home trainer.
Objectifs séance : travail en endurance haute donc échauffement + grosso modo 4 x 40 mn en zone FC endurance haute, un peu de récup entre chaque + retour au calme. Et puis bien sûr, acclimatation au froid - faudrait pas voir à faire que du HT, bien au chaud !
J'ai suivi un itinéraire plutôt plat, pour éviter de trop mouiller le maillot, pas bon par de telles températures ! Hormis quelques bouts de macadam, environ 20-25%, que du chemin enneigé et verglacé. Pas facile la neige ! Couche supérieure craquante à souhait, couche inférieure duveteuse - un vrai Christmas Cake british tout blanc ! Et dans la plaine grande ouverte au vent du nord, des passages où la neige a été amassée, compactée et lissée - blancheur dentelée et festonnée de haute-couture, plaisir esthétique voire poétique - mais coup d'arrêt brusque lorsque la roue avant s'enfonce dans l'épaisseur. Comme toujours en VTT, faut être entièrement présente à la réalité du terrain et de la pédale, sinon valdingue assuré ! Ce qui fut mon sort en début de sortie et me ramena aussitôt à une vigilance de tous les instants. Et à la nécessité de retrouver souplesse et vitesse d'adaptation en toutes circonstances. Pas étonnant qu'en VTT, on se réchauffe beaucoup plus qu'en route - le corps tout entier est toujours en mouvement.
Donc, pour en revenir au titre, yep j'ai eu trop chaud malgré le vent du nord ! Sauf aux pieds, bien sûr. Donc quelques moments de poussette pour pallier à cet inconvénient. Et au retour la séance d'une heure sur HT qui va bien pour remettre la circulation en route - et m'a permis de faire la 5° session de 40 mn endurance haute.
Une bien belle après-midi sur le vélo. Ah que l'hiver est bon ! Et nécessaire ! Avec son sol gelé et son manteau blanc.
Mémorandum : les trucs stupides à éviter - 'pas deux sous d'idées' aurait dit maman : la vache à eau avec l'eau qui gèle dans le tuyau exposé à l'air ; les gants tombés par terre, dans la neige.
Du coup, me sont revenus en tête les exploits des géants du VTT hivernal ultra de l'Iditarod Trail Invitational, dont le départ sera donné le 26 février. Ainsi que les histoires de Kathi Merchant ou Mike Curiak lorsqu'ils étaient seuls dans l'immensité alaskane balayée par les vents de l'Arctique, entre McGrath et Nome. Ainsi que cette question, toujours : "Bon sang, mais comment font-ils ? !!!". A voir et revoir les 3 films réalisés par Mike Curiak sur son époustouflante aventure solo de l'Idita, effectuée en marge de la compétition officielle - presque 3 semaines entièrement seul, sans aucune assistance, en 2010 - on atteint là à l'épique.
Et Mike Curiak vient justement de mettre en ligne une compil d'images de l' ITI 2011 (vététistes et marcheurs), Sit back and enjoy! Un bon truc pour que notre perception des températures négatives sur le vélo devienne plus positive !!!
Dans la même veine, les aventures de Jeff Kerkove, et de sa compagne, à suivre - le blog de Jeff Kerkove est un vrai bonheur à parcourir, il combine toutes les pratiques, tous les terrains, tous les états, et la passion du vélo, des rencontres, de la vie est présente dans chaque article. Dans quelques jours, ils vont prendre le départ d'une des courses VTT ultra les plus dures au monde, dans l'Himalaya : la Yak-Attack Race.
De la matière première de choix pour les rêves !
[Textes et photos : Patricia]