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PEREGRINATIONS
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La Bernard Hinault 2006

La Bernard Hinault 2006

J'ai choisi une cyclosportive qui me tenait à coeur car elle fut abandonnée pendant ses heures de gloire alors qu'elle attirait plus de 5000 cyclos, je veux parler de la " Bernard Hinault ". A cette époque (  fin années 80/début 90 ) j'avais bien un oeil dessus mais 800 bornes depuis Dijon c'est pas rien. Cette année pour une reprise elle fut originale puisque les nouveaux organisateurs, André Chalmel ( ancien coéquipier du blaireau et podiumiste d'un chpt du monde ) entre autres l'avaient placée un jeudi au mois d'août pour attirer qqs touristes.Les qqs 900 inscrits n'ont peut être pas satisfait à leurs espérances mais cela paraissait un bon début pour recommencer l'aventure.Celle-ci, on allait donc Patricia et moi la chercher en partant le 15 août jour de ses 50 étés. On s'était testés sur une course UFOLEP 2 jours avant histoire de voir notre rythme ( mouais ya du boulot!! ) mais bon ce sera 240 pitons chez les bretons et faudra assurer.Arrivés sur place on plante la tente dans un camping qui surplombe la mer, trois copains nous rejoignent plus tard dont Alain Rémy l'instigateur de notre engagement, il a réussi à nous avoir les dossards par l'intermédiaire de son boss (campagnolo France ).
Jeudi 17, 5h du mat les pezzls s'allument,
la routine démarre : p'ti déj, toilettes, habillages ....Sur place à St Brieuc pas d'affolement on a le privilège cette fois-ci d'avoir des dossards prioritaires donc on peut tourner les cannes, on s'installe dans le box et avant le départ le blaireau à mes côtés pour une photo, vous vous rendez compte, il a osé poser à côté d'un fuchia !!! Bon c'est parti et là pas le moment de plaisanter les maillots sponsorisés montrent bien qu'il y aura du coureur à se farcir.Je ne connais pas le parcours mais j'aborde bien les talus en tête du peloton pour en sortir dans les 50/60 sans trop puiser dans la machine, j'imagine bien ce profil pendant les 80 premiers km moment où on quittera la côte, après qqs talus assez raides l'écrémage s'est fait, il reste 80 gus environ et j'ai remarqué un tandem qui fait l'élastique comme moi dans les talus, je prendrai sa roue aux sorties de bosses pour m'installer en tête du paquet derrière lui. Dans ces cas-là on dit qu'on " fume la pipe " mais à 50 km/h les bouffées sont plus saccadées, ça ne chaume pas, la preuve, on traverse le village Callorgen ( lieu où habitent Martine et Bernard Hinault ) premier ravito, à bloc, on a fait la moitié du chemin et les bidons se vident alors que des bénévoles nous attendaient sagement pour nous faire le plein, c'est ce qu'on appelle " sauter un ravito " chez les pros.On n'a même pas eu le plaisir d'admirer la côte et ses plages magnifiques ( oh ! quelle est belle la Bretagne ) mais bon ce qui nous attend dans les terres ce sera autre chose, le porc d'élevage y ait légion, bonjour les odeurs, est-ce celà qui fait que le groupe s'agite devant; on a parcouru 140 bornes la moyenne indiquait 38 et ça s'était calmé un moment, j'étais derrière les frères Jegou, l'un d'eux est pro à la FDJ, ça papotait et je me laissais aller dans mes pensées, trop tard, une bordure maison vient de se former, le vent fort est de côté, je suis tout à droite, 50/12, ça roule à plus de 55 et je suis en train de " péter " comme un malheureux, ça casse de partout, je me retourne il reste qqs gars pas d'affolement, il faut refaire un groupe, manifestement la course se joue là et les costauds on les reverra plus.Il faut dire qu'un groupe de 3 s'était fait la belle 70 bornes auparavant, y'avaient là Alain Rémy, son frère et surtout le futur vainqueur Lelay ( il gagnera une course à étapes internationale élites 2, plus tard ). Je me souviens encore du " sac " D'Alain pour reprendre son frère et Lelay, ça le démangeait, j'étais à ses côtés et lui ai dit " vas-y ". Alain fait partie des tous meilleurs en cyclosport mais court en chien fou. Mon groupe s'est formé, on est 6, on se prend chacun son relais mais qqs problèmes viendront perturber la progression, tout d'abord un gars décroche de sa pédale gauche et vient se vautrer sur un trottoir, le temps de m'assurer qu'il n'a rien ( par contre sa roue avant est pliée ) les autres ont filé et je me fais le " trou de balle " pour les reprendre; plus tard hésitation à un endroit et on fait 2 plus 2 autres km en trop, on s'aperçoit qu'on vient de se planter de route, ensuite un autre crève, il roulait pas mal en plus ( j'apprends sur les classements qu'il n'est autre qu'un ancien vainqueur d'un Paris-Brest-Paris ).Il reste encore une 20taine de km et je suis avec un gars de l'ACBB qui trouvera le moyen de chuter à 200 m de l'arrivée, il a du mal à se relever, je l'aide tout de même à rallier la ligne. Ah ! autre chose il y avait un gars qui portait la tenue du blaireau des années 80/83, Renault/ Elf avec le gitane de l'époque, c'était le frère d'Hubert Arbes ( ancien " tireur de bouts droits " de BH ), Emile qui voulait marquer le coup, il me reconnaîtra une semaine plus tard à la " Pierre Jacques " dans les Pyrénées grâce à notre tenue qui marque les esprits apparemment. Quant à Patricia elle a la rage, je la comprends, elle m'apprend ses mésaventures, après une 1ère crevaison tout de suite après le départ elle se résigne à abandonner plus tard après une 2 ème percée et un pneu trop entaillé pour poursuivre.

André