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PEREGRINATIONS
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L'étourdissante Gravel Malteni Bootleggers

L'étourdissante Gravel Malteni Bootleggers

L'étourdissante Gravel Malteni Bootleggers

Tout d'abord, un merci très reconnaissant à Matthieu Poussou pour ses magnifiques photos de l'épreuve, qu'il m'a autorisée à intégrer à cet article.

https://mathieupoussou.tumblr.com/

Etourdissante : aucun autre adjectif ne convient mieux à la Gravel Malteni Bootleggers, dont la première édition s'est tenue le samedi 7 avril 2017, et à laquelle j'ai eu l'immense bonheur de participer, ainsi que 75 autres personnes.  Parmi ces 75 autres personnes, Alex et mon André, ce dernier étant l'initiateur de nos inscriptions à cette Gravel Grinder inédite, dès qu'elle fut annoncée sur internet. Bien vu, André - clair qu'il ne fallait surtout pas manquer la première de cet évènement hors sentiers battus, car il est évident que la Gravel Malteni Bootleggers est destinée à devenir une référence incontournable et historique. Mark my words!!

Etourdissante....sûrement parce qu'il m'a fallu une bonne dose d'étourderie pour m'engager tout début 2017. Le mot 'gravel' a dû faire office de cape rouge, j'ai foncé. Et puis, insidieusement, des doutes me sont venus quant à ma capacité à faire face à un tel défi car, après tout je ne suis qu'une néo-pratiquante du gravel, ultra passionnée certes mais cette discipline étant surtout plébiscitée par les trentenaires et quarantenaires, mes 60 ans ne me paraissaient pas du meilleur augure. Lorsque je vis les reconnaissances effectuées par Clément et Alexandre sur Strava, peu de temps avant l'épreuve, je sus que le défi était de taille mais à ma portée néanmoins - et puis après tout, me suis-je dit, je me prépare à la French Divide, donc va bien falloir que j'en bave des ronds de chapeaux un jour ou l'autre, alors ouste.... en avant, et basta pour les doutes - je mettrai le temps que je mettrai, peu importe. 

Etourdissante ......car avant même d'avoir pris le départ, nous avions déjà abondamment goûté à la bière Malteni lors du retrait des cartes de pointage, brassards, cadeaux de bienvenue, etc. Non pas au petit matin du 7 avril, mais la veille à la brasserie de Brunehaut, transformée le temps du weekend en QG fourmillant de vie cycliste. Il faut bien savoir qu'à chaque fois que vous franchissez la porte, on vous met une pression dans la main - la valse des fûts a dû être impressionnante sur ces deux jours de fête, je vous le dis ! Et puis elle est tellement délicieuse cette Malteni bio, qu'elle soit blonde, blanche ou ambrée,  que forcément vous y revenez trop souvent. 

Les boys, en plein effort déjà !

Les boys, en plein effort déjà !

Etourdissante aussi....car dès notre arrivée le vendredi à 18h00, les sourires incroyablement épanouis et joyeux de Clément et Alexandre étaient là pour nous accueillir. A vous donner le tournis, tellement ils semblaient heureux d'être enfin dans le vif du sujet, d'avoir mené à bien l'immense investissement en temps et efforts consentis. Ils étaient là où ils avaient rêvé d'être il y a bien des mois et prêts à donner un max de bonheur à tous ceux qui voulaient bien le prendre. Courant février, j'avais fait le rapprochement entre Clément et son alias Clem Shovel, et m'étais dit que la Malteni Bootleggers allait être un morceau d'anthologie, au vu des références impressionnantes de Clément en matière de courses gravel bikepacking. Si je connaissais Clément de nom, je ne connaissais ni Alexandre, ni le troisième larron du trio organisateur, William. Ce dernier gratifia bientôt l'assemblée des coureurs d'un discours de présentation rondement mené en anglais. Puis Alex et Clément prirent le relais en français/anglais pour nous présenter le parcours, oeuvre d'Alex principalement si j'ai tout bien compris. Convivialité, fun, sérieux et légèreté, empathie, professionnalisme, souci du détail et de la sécurité, simplicité, modestie, proximité, gentillesse, passion....tout y était ! Je les ai trouvés exceptionnels ces trois jeunes gars ! Ils sont tellement à fond dans ce qu'ils font et sont, qu'ils vous emmènent dans leur tourbillon étourdissant sans que vous vous en rendiez compte. Et je n'exagère pas, je vous assure. J'ai adoré l'ambiance qu'ils ont su si bien créer, bref je les ai adorés - à mon âge, je peux dire cela sans ambiguïté aucune ! Bien sûr, un immense merci à vous trois, William, Alexandre et Clément. Vraiment, du fond du coeur. 

Etourdissante encore.....en raison du patchwork des nationalités et des langues parlées par les participants. Français, Belges wallons et flamands, britanniques, espagnols, italiens, allemands. Yeah!!! I loved it!!

Alexandre et Clément, à l'accueil

Alexandre et Clément, à l'accueil

Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)
Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)
Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)
Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)
Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)
Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)

Belle ambiance le vendredi, au retrait des brassards (photos Pat)

Epreuve étourdissante.....surtout parce que le parcours est étourdissant à plus d'un titre !

Tours et détours à travers la France, la Belgique wallonne et la Belgique flamande, ont fini par me faire perdre tous mes repères, et j'aime ça. Certes, mes repères si loin de ma base beaujolaise étaient faciles à faire voler en éclats, d'autant que je n'avais guère eu le loisir de bosser sur la trace GPS - je ferai mieux l'année prochaine, promis. 

Etourdissant également car tout au long des 245 km, ce parcours n'a cessé de me faire passer du registre du réel à celui du fabuleux. Fable de la geste cycliste rythmée par ces noms si évocateurs : Mont St Aubert, Mont de l'Enclus, Oude Kwaremont, Kruisberg, Paterberg, Koppenberg, Trouée d'Arenberg, Wallers, Pont Gibus, Orchies, le Carrefour de l'Arbre, et Camphin-en-Pévèle.

Tour des Flandres et Paris-Roubaix, vous m'en mettrez bien deux pour le même prix, non ? Tellement d'images de ces deux monuments qui ont tournoyé devant mes yeux, de noms de coureurs, de moments héroïques retransmis à la télé, que j'en ai souvent oublié cuisses et mollets trop cuisants. Et parfois la clameur imaginaire des foules enthousiastes pour accompagner mes efforts peu convaincants ! Montées pavées impitoyables où j'ai parfois tout mis à gauche dans l'espoir de ne pas avoir à poser pied à terre. Longs bouts droits et plats pavés où j'ai peu à peu appris à rouler au milieu, mains sur le haut du guidon et tout à droite. Oh surprise, j'ai fini par voir surgir les pavés sous mes roues avec délectation, les trouvant plus faciles à négocier que certains chemins de terre au milieu des exploitations agricoles. 

Parcours étourdissant une fois encore, qui n'a cessé de m'emmener d'une route de campagne à un sentier monotrace en sous-bois ou en bordure de champ, d'un chemin de terre agricole brune et riche à la terre grise et fine des terrils, d'une voie de berge fluviale à des bords d'étang, d'une trace serpentine et vive entre le vert nouveau des arbres à de grands rubans blancs alanguis au soleil et s'étirant jusqu'à l'horizon. Jamais de lassitude, toujours de la nouveauté : du roulant, de l'accrocheur, du technique, du perturbant, du réconciliant, du reposant, de l'épique. Avec mon Diverge, nous avons parcouru toute la gamme, toutes les nuances de sensations, de haut en bas, de bas en haut. Toujours avec bonheur - et c'est bien cela qui est totalement incroyable : j'ai exulté du matin jusqu'au soir. Dans la nuit, puis le brouillard, dans les rayons timides du soleil matinal, sous le soleil chaud de mi-journée, dans la poussière des portions pavées ou des chemins blancs, à l'heure tant aimée du coucher du soleil, dans le froid retrouvé en bord d'Escaut en fin de journée. J'ai aimé chaque minute de la journée, n'ai à aucun moment souhaité en avoir fini....bien au contraire, puisqu' à deux ou trois kilomètres de l'arrivée, à un embranchement, j'ai étrangement choisi de partir direction nord alors qu'il m'aurait fallu tirer au sud - choix inconscient sûrement de ne pas finir avant la nuit, de parcourir vingt kilomètres supplémentaires pour prendre tout le bonheur que je pouvais. D'ailleurs, ce fut l'occasion de belles rencontres, deux enfants dans le bourg de Calone qui, ne sachant où se trouvait Rongy, sont allés chercher leur maman à la rescousse. Puis ce cycliste belge qui revenait de sa journée de travail à Tournai et m'a si gentiment proposé de se détourner pour me remettre sur le droit chemin. 

Les autres très belles rencontres de ma journée, outre celles des adorables et enjoués bénévoles aux points de contrôle, sont celles de Rik et de Xavi. Rik, comme je te l'ai écrit, tu as coloré les premières heures de ma journée de teintes poétiques, je t'en remercie. Et j'espère bien que tu viendras à bout des 245 km l'année prochaine. J'ai aimé rouler une heure ou même davantage aux côtés de Xavi, trouvé au détour d'un secteur pavé. Xavi, à l'anglais et au français impeccables, et qui a su m'enthousiasmer au sujet de sa compatriote espagnole Monica, première féminine de la French Divide 2016.   

Il est indéniable que la Gravel Malteni Bootleggers 2017 m'a offert l'une des plus belles et plus riches journées de ma vie. Une journée qui restera dans mon panthéon cycliste personnel comme l'une des plus magiques, l'une des très rares journées qui m'auront donné à ressentir la toute puissance de la transcendance. Vous en conviendrez, rien n'est plus étourdissant que cela. Et exaltant. 

Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !
Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !

Les très belles photos de Matthieu Poussou : quelle ambiance !

Photo de Matthieu Poussou : au sortir de la descente technique du Mont St Aubert

Photo de Matthieu Poussou : au sortir de la descente technique du Mont St Aubert

Bien sûr, il ne faut pas s'y tromper, la Gravel Malteni Bootleggers n'est pas de tout repos. Il faut s'y préparer soigneusement, l'endurance cyclo-cross ne s'acquiert pas en un tour de pédales, non plus que la technique de pilotage en un tour de main. En ce qui nous concerne, Alex, André et moi, la période préparatoire nous a enchantés. Alex et André ont pris un max de plaisir à leurs lundi CX longue distance en duo, dans les combes dijonnaises, très exigeantes question pilotage. Quant à moi, j'ai effectué de nombreuses sorties gravel en solo dans mon Beaujolais ou sur les berges de la Saône, dans le froid, pour forger mental et coups de pédales - toujours avec envie. Car cette préparation nous a fait rompre avec les routines établies, et quel bien cela fait ! 

Et quelle richesse cela a amené à notre pratique. Le gravel est à mi-chemin entre VTT en haute-montagne et vélo de route - en fait, il remplace avantageusement le VTT dans les contrées de plaines et collines. Pas étonnant que les fabricants de cycle se ruent en trombe sur ce marché plus que florissant. Mais ceci est un autre sujet. 

Dans un berg : Alex, puis André au loin (photos de Mat). Au CP4 : Alex et André (merci Rémi pour la photo)
Dans un berg : Alex, puis André au loin (photos de Mat). Au CP4 : Alex et André (merci Rémi pour la photo)
Dans un berg : Alex, puis André au loin (photos de Mat). Au CP4 : Alex et André (merci Rémi pour la photo)

Dans un berg : Alex, puis André au loin (photos de Mat). Au CP4 : Alex et André (merci Rémi pour la photo)

Au CP4 : premier et second passage. Merci Rémi !! Au CP4 : premier et second passage. Merci Rémi !!

Au CP4 : premier et second passage. Merci Rémi !!

André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!
André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!
André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!
André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!
André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!

André et moi avons été terriblement gâtés. Une fois encore, merci !!

Je voudrais raconter tellement de souvenirs, images, sons et senteurs rapportés de cette journée, idées et mots se bousculent puis disparaissent. Je voudrais réussir à dire combien cette journée entre Escaut, monts flandriens, terrils et forêt de Scarpe-Escaut a été et demeurera dans mes souvenirs comme hors du temps, hors normes, en un mot extra-ordinaire. Mais je n'en ai ni le temps, ni les moyens d'expression. Peut-être que les plus beaux moments d'une vie ne peuvent être que ressentis, et ne sont pas destinés à être dits ou écrits. Je ne sais. Une chose est sûre : le gravel est une pratique d'une ouverture magistrale, et je ne suis pas prête de l'abandonner. Et pour finir une autre certitude : il me sera impossible de ne pas revenir sur les routes, chemins et sentiers parcourus en ce samedi 7 avril de haute mémoire. Et cette fois, je promets, je serai à l'heure au départ....de toute façon avec la belle montre offerte en récompense au terme de ma randonnée, difficile de faire autrement. Long lives the Gravel Malteni Bootleggers! 

Pour les détails chiffrés, les informations claires et nettes, les résultats et photos du podium vous trouverez ci-dessous un assortiment de liens : 

- les données Strava pour André 

- mes données Strava + Relive 

- la page Facebook de la Gravel Malteni Bootleggers 

- le site de la Gravel Malteni Bootleggers 

- les résultats 

Et pour lire d'autres points de vue de cette journée gravel, voici le récit de Philippe Trochon et celui de Manu Hus. Récits dont j'avais retardé la lecture, pour ne pas subir d'influence inspirationnelle, et que je vais enfin pouvoir m'empresser de lire ! 

So long!!

Ok nous n'avons pas fait que le plat pays de Brel, et puis je sais bien que c'est tellement cliché....n'empêche, rien que pour l'Escaut, et puis parce que cette chanson me bouleverse toujours autant qu'il y a 40 ans !!

Tout a été pensé pour la Malteni Bootleggers, c'est du grand art : équipement, accessoires, bouteilles de bière. Le design de l'épreuve est au top !Tout a été pensé pour la Malteni Bootleggers, c'est du grand art : équipement, accessoires, bouteilles de bière. Le design de l'épreuve est au top !Tout a été pensé pour la Malteni Bootleggers, c'est du grand art : équipement, accessoires, bouteilles de bière. Le design de l'épreuve est au top !

Tout a été pensé pour la Malteni Bootleggers, c'est du grand art : équipement, accessoires, bouteilles de bière. Le design de l'épreuve est au top !

Et je ne peux m'empêcher d'ajouter le lien vers le site de Vera Cycling, où vous trouverez les magnifiques et originales gapettes réalisées par Céline Oberlé, créatrice des casquettes Gravel Malteni Bootleggers et co-organisatrice de la French Divide

http://veracycling.fr/index.php/latelier-vera/qui-suis-je/