Dimanche 20 mars
8h30 : c'est parti pour un Lyonceau. Ou un petit tour de 150 km effectué aux pourtours de l'agglomération lyonnaise comprise au sens large, pour environ 1800 m de dénivelé. La randonnée débute par la partie la plus vallonnée, au pied des Monts du Lyonnais. Après Vernaison, place aux longs bouts de plat - mais gare au vent !
Voici les lieux de contrôle déterminés par l'organisateur, François Gerfaut Valentin de l'ASPTT Lyon : Lozanne (départ), Vernaison, Héryeux et Montluel. Aucun souci pour trouver un commerce où faire tamponner le carton, même un dimanche matin ou après-midi - les bars PMU ne manquent pas dans ces bourgades. Il faut parfois composer avec la curiosité débridée de certains clients, mais au moins il y a échange, et c'est bien cela qui compte.
Le Lyonceau est vanté comme une randonnée familiale, sur la plaquette descriptive qui accompagne la feuille de route et le carton à faire tamponner. Là, je doute un peu. Outre la distance respectable, un bon nombre des routes au programme pâtit d'un trafic automobile plutôt dense, même un dimanche. A ne pas programmer un jour de semaine, pour sûr !
Les raisons pour lesquelles j'ai choisi cette randonnée permanente : la distance qui me va bien, le lieu de départ peu éloigné - à 20 km de Villefranche sur Saône, la liaison à vélo est donc de mise. Et surtout l'occasion qu'elle m'offre de rouler là où je n'aime pas du tout rouler : les routes à forte circulation automobile, et le plat ! Ben oui, il faut bien quitter ma 'zone de confort' mental, de temps en temps. Et aller contre ma tendance de ces dernières années à rechercher de plus en plus les bois et les chemins.
Crédit photos : Valex Nico. Pollionay dans la brume ; ce plat pays qui n'est pas le mien ; le barrage de Jons ; le canal de Jonage ; du plat découvert toujours ; le bourg de Chazay d'Azergues
Question paysages, il me serait difficile de dire que ce fut l'éclate totale ! Quelques flashes des plus agréables cependant : le village de Pollionay, un joli passage entre Soucieu-en-Jarrest et Orliénas, ainsi que le barrage de Jons à l'ouest du parc de Miribel-Jonage lors de notre traversée du Rhône, et la montée sur le vieux bourg de Chazay d'Azergues. Bien sûr il y a toujours un certain charme à se retrouver sur des routes qui se perdent à l'horizon, entre des bandes de vert ou de marron, mais j'avoue que je me lasse rapidement de cette esthétique de 'plat pays'.
Etonnamment, rien de rien ne m'a empêchée de goûter à plein à cette journée sur le vélo. Ni le froid ou la grisaille, ni le vent, ni la circulation automobile, ni les coups de klaxon agressifs de nombreux conducteurs, ni la confusion occasionnée par les dédales des nombreuses agglomérations traversées, ni le paysage urbain trop omniprésent, ni la quasi absence de paysages pittoresques ou enthousiasmants, ni les routes fort éloignées de celles que j'affectionne ordinairement, entre bois, collines et vignobles. Ni même la méforme ressentie dès les premiers tours de pédale, et qui m'a collé aux pattes toute la journée.
L'explication à cette joie jamais démentie d'être sur le vélo en cette journée dominicale, outre ma reconnaissance à pouvoir partir pour une longue chevauchée cyclo-touriste seulement quatre mois et demi après mon accident ?
La compagnie de Valex !
Et oui, l'ingrédient magique de la journée fut la présence de Valex. D'ailleurs son pseudo, dont je tairais la signification, pourrait être celui d'un magicien, non ?
Après plusieurs projets de séances vélo ensemble, tous abandonnés pour cause d'emplois du temps surchargés, nous avions enfin réussi à trouver une date qui nous convenait à tous deux, et à décider de faire le Lyonceau de concert.
Valex avait fait le trajet jusqu'à Villefranche pour me retrouver. En-dehors des réseaux sociaux, nous ne nous connaissions pas vraiment , car nous nous étions seulement aperçus sur un BRM 400 de JPB, et je savais que j'allais rencontrer un personnage. Bingo !
Un phénomène sur le vélo, pour commencer. Capable de rouler toujours et vite sur son Hinault titane alourdi de sacoches, par tous les temps, tous les dénivelés, et avec le sourire collé au visage. Et capable de se mettre au niveau de ses compagnons de route, comme si cela allait de soi.
Valex s'intéresse à toutes les pratiques cyclistes, connait les moindres recoins du Beaujolais, se passionne pour la longue distance et le voyage à vélo en autonomie, la mécanique n'a pas de secret pour lui, il a encadré une école VTT, il roule avec les coursiers de la Cycling Eco Team, il est un membre de la Team Mont Ventoux et du Team Cyclosportissimo, et est un pratiquant assidu des relations sociales et cyclistes tous azimuts. Sans conteste, le nom revenu le plus souvent dans notre conversation fut celui de Cricri, et les histoires contées sur leurs entreprises cyclistes m'en dirent long sur les talents d'amitié du phénomène Valex.
Dire que je n'ai pas eu une seconde d'ennui en sa compagnie est un euphémisme ! Nos huit heures de pédalage se sont écoulées en accéléré, en toute sérénité, et avec force rires. De la malice, de la facétie, de l'espièglerie - rien de tout cela ne fait défaut à Valex Nico, qui n'a ni les yeux, ni la langue, dans sa poche !
Mais il n'y a pas à s'y tromper, sa verve gouailleuse laisse beaucoup d'espace à la sensibilité, l'écoute de l'autre. Vous l'aurez compris, à mes yeux, Valex est un compagnon de route 'cinq étoiles' ! Et je suis loin d'être la seule à le penser, si j'en crois les choses lues ici ou là sur le net.
Une chose est sûre : le Lyonceau restera ancré dans ma mémoire comme une randonnée rencontre de premier ordre. Un grand merci à toi, Valex !
Crédit photos : Valex Nico. Les envolées photographiques de Valex - de la poésie à l'interrogation malicieuse !